Le Frère Jean-Marie FLOUR,
1905-1979

décédé à Langonnet, le 12 juillet 1979, a l'âge de 74 ans

Jean-Marie Flour est né à Plozévet, le 29 juin 1905, dans une bonne famille chrétienne. Dès l'âge de douze ans, l'aspirant missionnaire prenait le chemin de l'exil : pour trois ans, à Suse (Italie), de 1917 à 1920. C'est un ancien "Petit Clerc" de solide formation qui fait profession à Chevilly, en 1924. En 1925, à vingt ans, c'est le départ pour l'Afrique. Hors les congés, le Frère Jean-Marie restera en Oubangui (actuelle République Centrafricaine) jusqu'en 1967, assez longtemps pour blanchir sous le harnais Il parlait volontiers de ses missions, dont il égrenait les noms comme d'un chapelet : Bangui-Bambari-Bangassou-Sibut... Il y travailla comme maçon (en briques cuites), mais aussi comme architecte, construisant écoles, chapelles, sa fierté étant la cathédrale Notre-Dame de Bangui.

Monseigneur Grandin lui témoigna toujours de l'estime et vint le saluer, pendant un congé, en Bretagne. Le Frère fut aussi décoré de la médaille du Mérite National Français en 1961. Mais sa grande joie fut de recevoir la bénédiction du Saint-Père à l'occasion de son Jubilé de vie religieuse, en compagnie de deux autres confrères, dont son grand ami le Frère Jean Cadalen.

Sous ses manières d'antique broussard - qu'il ne corrigeait pas à plaisir - sous ses histoires lentes à dérouler et parfois truculentes, le Frère était un enfant au cœur d'or. Quand il arriva à Langonnet, en 1973, le Frère était usé et tout chenu. Il eut bien des misères de santé, mais il les supporta jusqu'au bout avec patience. Surtout, il savait offrir cette phase de sa vie pour la mission, se confiant tout particulièrement à la Sainte Vierge. Lisant beaucoup aussi, l'histoire surtout, fervent auditeur de France-inter, il fut toujours intéressé par les nouvelles des missions. Il n'enviait pas du tout, tandis que déclinaient ses forces, l'âge de sa chère maman, morte centenaire. La fin vint vite et sans souffrance. De grand cœur il reçut les derniers sacrements. La veille seulement, il avait posé son éternelle pipe ; mais il tenait toujours son chapelet, la grande prière de sa vie de retraite. C'est au soir du vendredi 12 juillet, que le Frère Jean-Marie s'en alla, tandis que de minutes en minutes se pacifiait son visage, vers celle qu'il aimait appeler sa Maman du Ciel.
P. Jean Stacoffe

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