.La vie missionnaire au Gabon du P. Georges FONFERRIER se répartit en deux périodes: après un bref passage à Libreville et Oyem comme professeur et directeur d'école, ce sera d'abord la période de Port-Gentil puis celle de Libreville.
Il arrive à Port-Gentil en 55 comme vicaire puis comme curé jusqu'en 77. Digne successeur des PP BARREAU et CLEMENT, il continuera à faire fructifier le patrimoine immobilier de la paroisse Saint-Louis, ce qui permet encore aujourd'hui à l'Église de Port-Gentil, devenue depuis diocèse, d'avoir des ressources. Mais à côté de cela, il a su rassembler tous les midis, autour de sa table à St Louis, tous les spiritains, les salésiens et les séculiers. Ils étaient 8 à 10 tous les midis, et la table était bonne et copieuse. C'était le temps de l'Action Catholique et des foyers Notre Dame. Sous son impulsion s'est créée une nouvelle paroisse, Ste Barbe et le centre social des Cocotiers confié aux Salésiennes: jardin d'enfants et cours ménagers pour les jeunes filles. Avec l'aide d'un membre de sa famille, orthopédiste à Lyon, il fera appareiller des jeunes handicapés. Occasion de remercier ici sa famille et ses amis pour l'aide apportée à Georges lorsqu'il était à Port-Gentil et à Libreville.
Toujours avec une grande discrétion, il aidait certaines missions: il vendait à St Louis des pierres sculptées de Mbigou, ce qui fournissait un revenu au P. PINTARD de Mbigou. Il faisait une partie du ravitaillement pour la paroisse Ste Anne du Fernand Vaz où se trouvaient isolés, les PP PETIT et PLEYBER. Il ravitaillait la menuiserie de Lambaréné en contreplaqué et faisait l'avance de trésorerie. Il lui fallait trouver des barges pour le transport sur le fleuve l'Ogooué. Cela fait-il trop de matériel? Il avait le frère Régis avec lui. Surtout, Georges était organisé: le matin: le matériel, l'après-midi et le soir: ministère. Quand il quitte Port-Gentil en 77, les paroisses sont passées de 2 à 4 et il y a déjà un centre social, un dispensaire et une bibliothèque pour les jeunes dans le quartier.
Puis ce sera le grand tournant: à 50 ans, il quitte tout cela pour repartir à zéro. Il est nommé à Libreville pour fonder une nouvelle paroisse à Owendo, le nouveau port en eau profonde de Libreville. Avec un salésien, le P. LEGO, ils vont commencer à construire sur un terrain nu, un presbytère qui servira aussi au début de chapelle. Logeant à la maison Libermann de Libreville, ils partaient tous les matins en 504 avec leur glacière jusqu'à 15 h. Quelques années plus tard, ce sera la construction de salles polyvalentes et de catéchisme à Nomba Domaine avec aussi un nouveau centre social qu'il confie aux sœurs salésiennes puis une belle église en briques compressées. Toujours fidèle à sa manière de faire: le matériel le matin, le ministère l'après-midi. Son église et ses salles de caté étaient remplies.
Comme la ville continuait de s'étendre du côté du presbytère (lycée technique et habitations) il commença une nouvelle implantation sur place mais l'âge et la maladie vont le contraindre à s'arrêter et à rentrer en France après plus de 50 ans au Gabon.
Je vous ai peut-être appris quelque chose sur Georges mais il a toujours été très discret. Il réfléchissait, il étudiait et il travaillait. Et si ces derniers temps, il communiquait peu, c'est qu'il était pris par la maladie.
Que le Seigneur l'accueille, lui qui s'est donné pour son Église. Et que Georges soit remercié pour ce qu'il a laissé aux Églises de Port-Gentil et de Libreville.