Le Frère Symphorien GARIN, décédé à Linzolo, le 26 avril 1910, à l'âge de 39 ans.

Victor Garin naquit à Lyon, le 11 octobre 1871. Par la suite, ses parents quittèrent Lyon, habitèrent quelque temps dans l'Eure, puis vinrent à Paris où ils moururent à quleques mois d'intervalle, laissant trois garçons orphelins. Placés à l'orphelinat de Saint-Michel-en-Priziac, les trois frères y trouvèrent leur vocation : l'aîné, Victor, entra comme postulant-frère à l'abbaye de Langonnet ; le second, Pierre deviendra missionnaire en Guinée et le plus jeune rentrera dans le clergé diocésain.

Après avoir commencé son noviciat, Victor le quitta, partit à Lyon où il passa quelques années comme préparateur en pharmacie. En 1900, le P. Pierre Genoud, qui l'avait connu comme novice, le rencontra au cours d'un voyage et lui fit comprendre qu'il faisait fausse route. Victor demanda à reprendre le noviciat, fut accepté à Chevilly et, le 8 septembre 1902, il fit profession dans la congrégation du Saint-Esprit, sous le nom de F. Symphorien et reçut son obédience pour le vicariat apostolique de Loango. Le 5 octobre 1902, il s'embarqua à Marseille, à destination du Congo.

A Loango, le F. Symphorien fut chargé d'une classe à l'école primaire et, pendant que les enfants étaient occupés au travail manuel, il exerçait, pour la population, la fonction d'infirmier qu'il avait déjà pratiqué à Chevilly. En avril 1904, il fut envoyé, comme frère instituteur, à la mission de Bouanza. Un an plus tard, il partit à Linzolo, pour aider le P. Pélé à l'œuvre des enfants : classe, travail manuel, etc. En fait, c'est à lui qu'incombait la responsabilité du matériel : entretien des bâtiments, jardin, etc. ; il s'en acquittait avec zèle et ardeur. Si, parfois il était brusque et s'emportait, on ne s'en offusquait pas trop, sachant qu'il avait bon cœur et n'était pas raucunier. Il était sensible à l'extrême : quand un écolier sur lesquel il comptait faisait défection, il s'en attristait profondément et tombait parfois dans un morne abattement qui durait plusieurs jours.

En 1909, il prit, en France, un repos de plusieurs mois, mais, à son retour à Linzolo, il eut des accès de fièvre, puis des moments de grande lassitude. Après quelques jours de maladie, il mourut le 26 avril 1910. - Ferdinand Pédux -
BG t. 4, p. 367.

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