Jacques-Hyacinthe GARNIER
Deuxième supérieur de la Congrégation et du Séminaire du Saint-Esprit
(Octobre 1709 – Mars 1710


M. Poullart des Places « forma des élèves dont l’Eglise retira dans la suite les plus grands services ; et quelques uns d’entre eux se consacrèrent à la continuation d’une bonne œuvre à laquelle ils reconnaissaient devoir tout » Ce sont les paroles déjà citées du P. Picot de Clorivière, S. J. Dans les desseins de Dieu, en effet, l'oeuvre du St-Esprit ne devait pas seulement reposer sur M. des Places, fleurir un instant et disparaître avec lui; elle était destinée à constituer une famille sacerdotale, animée de son esprit, capable d'assurer sa conservation et son développement.

Aussi, parmi les séminaristes présents du temps de M. des Places, outre MM. Garnier et Le Barbier, deux autres devinrent, peu d'années après le décès du vénéré Fondateur, membres de la Congrégation : MM. Pierre Thomas et Pierre Caris. M. Tho­mas, du diocèse de Coutances, était entré au Séminaire le 27 mars 1704, et M. Caris, du diocèse de Rennes, avait. été reçu au nombre des séminaristes le 11 octobre 1704. Ils furent ensuite admis par M. Bouic comme membres de la Société. Aussi, lisons-nous dans les premières Lettres patentes (mai 1-126) : « En conséquence voulons, et nous plait que la dite Commu­natité soit gouvernée comme elle a été Jusqu'à présent, par les prêtres du nombre de ceux qui y auront été élevéz, que l'un d'entre eux soit élu pour être Supérieur, à la pluralité, des voix, pour avoir inspection et autorité non seulement sur les étudiants, mais aussi sur ceux qui seront associez pour l'éducation des étudiants, avec faculté d'admettre au nombre de ces étudiants ceux qu'il jugera capables d'en remplir l'esprit et l'insti­tution, de renvoyer ceux qu'il en jugera incapables. »

Les règlements primitifs ne regardent proprement que le Séminaire ; néanmoins on voit clairement que l'Association était dans le plan du vénéré Fondateur, et s'il n'a pas tracé de règles pour sa Congrégation, c'est que la mer[ ne lui en a pas laissé le temps. Ce soin était réservé à ses successeurs. Sa tâche, à lui, n'étai[ que de fonder l'Institut. Cette tâche rem­plie, il devait aller auprès de Dieu jouir de sa récompense. Mais on peut dire sans hésitation et sans crainte de se tromper que cette « petite Communauté », comme il se plaisait à l'appe­ler, fut la pierre angulaire sur laquelle est assise non seulement l’œuvre des « Pauvres Écoliers », mais encore la Congrégation du St-Esprit : de sorte que M. Poullart des Places est incontestablement le fondateur et du Séminaire et de l'Association chargée de le diriger. Pour nous en convaincre encore davan­tage, ouvrons le Registre des Associés, établi plus tard par M. Bouic. Il y est dit « qu’en mil sept cent cinq (1705) il s'était asocié dans la conduite et gouvernement de la dite Communauté et Séminaire, Messire Vincent Le Barbier, prêtre du même diocèse de Rennes.... qu'ensuite il s'est encore associé pour la conduite et gouvernement de la dite Communauté et Séniinaire Messire Jacques-Hyacinthe Garnier, prêtre du même diocèse de Rennes, lequel y avait été auparavant reçu en qua­lité de séminariste étudiant. »

C'est ce dernier qui fut appelé à succéder au vénéré Fonda­teur comme supérieur de l'établissement:
« La bonne oeuvre commencée par M. des Places, écrit encore le P. de Clorivière, ne périt pas avec lui ; ses élèves et ses collaborateurs, animés de son esprit, suivirent fidèlement la route qu'il avait tracée, et se proposèrent le même but qu'il avait eu en vue dans l'établissement du Séminaire. M. Garnier fut en 1710 (lisez 1709) choisi pour supérieur de la maison qu'il gouverna pendant six mois seulement, au bout desquels il mourut. »

Ce que nous rapporte le biographe du B. Grignion de Mont­fort (1775) est exact au point de vue historique; mais, au point de vue chronologique, il y a certainement erreur. D'après l'an­cien Registre de la Communauté du St-Esprit, M. Garnier serait mort en mars 1710, ce qui suppose nécessairement qu'il a été nommé supérieur immédiatement après le décès du Fon­dateur, survenu le 9 octobre 1709, fête des saints Anges. Selon cette supputation, le premier successeur de M. des Places était en effet dans le sixième mois de son supériorat quand la mort vint l'enlever à son tour. Il est évident qu'en un espace de temps aussi limité, il ne pouvait offrir beaucoup de matières à l'annaliste. C’est seulement regrettable qu'on n'ait trouvé aucun document propre à nous renseigner sur sa vie et sur les circonstances de sa mort.

A moins d'admettre - ce qui paraît peu probable - que M. Garnier soit entré tard au Séminaire, il aurait été enlevé à la Congrégation à peu près au même âge que M. Poullart des Places, vers l'âge de 30 ans.

Biographies par Mgr A. Le Roy 1er novembre 1908 Page 17 à 19
M. Jacques-Hyacinthe GARNIER, deuxième supérieur du Séminaire
(octobre 1709 - mars 1710)

Le P. Joseph Michel dans son livre sur Poullart des Places parle de M. Garnier, à la page 145:

"Au début d'octobre 1705, M. des Places reçut dans sa communauté celui qui serait son premier successeur. Jacques-Hyacinthe Garnier, sous-diacre de 22 ans, né le 14 août 1683, à Janzé, petite ville du diocèse de Rennes. Sa venue à Paris n'était pas l'effet du hasard, mais peut-être la conséquence de l'intime amitié qui unissait deux jeunes religieuses de l'HôtelDieu de Fougères. Leur communauté avait été fondée, au début de mai 1678, par quatre Augustines de l'Hôpital Saint-Yves de Rennes. C'est Mme la Présidente de Marbeuf elle-même qui avait voulu se charger du voyage de ces religieuses. "Elle en fit monter trois avec elle dans son carrosse et la quatrième dans une litière avec une demoiselle de sa compagnie." Quelle était cette demoiselle ? "Demoiselle Jeanne Le Meneust, dame des Places" heureuse de saisir l'occasion de revoir sa ville natale ? C'est assez probable.

Le 13 juin 1703, Louise Mellet de la Tremblais, 38e religieuse de la nouvelle communauté faisait Profession ; elle était née à Janzé, en 1683, la même année que Jacques-Hyacinthe Garnier. Or, les registres paroissiaux en font foi, une grande, amitié régnait entre les Garnier de la Gallinudais et les Mellet de la Tremblais. La 39e religieuse prononça ses voeux le 15 octobre 1703. C'était RenéeThérèse Le Barbier, la soeur de Michel-Vincent Le Barbier ! "

Ordonné prêtre, peut-être avec Claude Poullart, par Mgr de Bissy, évêque de Meaux, en décembre 1707, ou quelque temps apres, Jacques Garnier travailla avec son ami Le Barbier à la direction de la communauté des pauvres écoliers.

A la mort du fondateur en octobre 1709, c'est Jacques Garnier qui fut élu comme second supérieur du séminaire, selon la règle établie : seuls les anciens élèves du séminaire pouvait accéder à la direction de cette communauté. Ce qui n'était pas le cas de Michel Le Barbier. Jacques Garnier mourut en mars 17 10 dans le sixième mois de sa fonction.
Il fut remplacé par M. Louis Bouïc.

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