Le Père Joseph GASCHY
décédé à Colmar, le 2 avril 1955,
à l’âge de 48 ans, après 28 années de profession.


Il y a plaisir à parcourir les étapes d'une vie comme celle de notre confrère, le P. Joseph Gaschy. Tout s'y déroule dans la paix comme si aucun incident fâcheux ne l'avait troublée; elle eut cependant ses épreu­ves et ses peines, mais rien n'en ressort : tout, au contraire, y paraît uni et heureux.

Le Père naquit à Wettolsheim (Ht-Rhin), le 10 septembre 1906. Sans hésitation, il donna à sa vie la direction que voulait la divine Providence. Il ne se hâta, pourtant pas de prendre la décision dernière. Il avait déjà deux oncles dans la Congrégation; il fit ses premières études comme s'il n'avait pas de visées hors de son diocèse : études primaires à Wettolsheim, secondaires à Zillisheim, philosophiques commencées au séminaire de philosophie du diocèse de Strasbourg, Ses succès ne sont pas brillants : il échoue au baccalauréat , mais ne s'en émeut pas pour autant. Il a déjà décidé d'être missionnaire comme le sont ses deux oncles, et c'est en assistant à la première Messe de l'un d'eux, à Chevilly, que lui vient, le premier appel de Dieu à la vocation apostolique. Il demanda à entrer dans la Congrégation, fait son noviciat, prononce ses premiers vœux, le 8 septembre 1926, fait son service militaire, obtient de l'aumônier de la garnison les notes les plus louangeuses, achève ses études, est ordonné prêtre, le 2 octobre 1932, et part pour le Cameroun l'année suivante.

De santé frêle, le P. Gaschy va néanmoins se livrer à un apostolat très actif; mais il n'écrit pas et ne fait pas parler de lui. Aussi, cet em­bryon de notice que nous lui consacrons laissera bien à désirer en par­ticulier sur les détails biographiques qu'on aime recueillir sur les confrères défunts.

En avril 1946, le R. P. Bonneau, son Supérieur Principal - qui devait être nommé Vicaire apostolique à la fin de cette année - le renvoie en France en déclarant que le P. Gaschy est très fatigué et qu'il vient d'être retenu quatre mois à l'hôpital par une phlébite. Arrivé en France le 13 mai 1946, le Père ne devait plus revoir l'Afrique. Pourtant, après dix-sept mois de repos et de soins dans sa famille, il est prêt à repartir : sa placé est retenue à Marseille sur le « Hoggar » pour le 21 cetobre. Il devra se plier à la volonté du R. P. Provincial qui lui demande de diriger le Trien­nat des Frères à Chevilly. « Je n'ose croire écrit-il, que cette décision soit définitive. Je ne puis que vous prier : transeat a me calix iste. Mon Père, laissez-moi repartir en Afrique ». Il dut abandonner son rêve et se soumettre. Ayant déjà été maître des novices-frères de Saint-Joseph à Yaoundé, il était tout désigné pour son nouveau poste, où il passa sans oruit, comme il l'avait fait ailleurs, donnant toute satisfaction.

Rentré définitivement de Yaoundé, le 13 mai 1946, il est chargé de diriger le Triennat des Frères, à Chevilly. Là encore, il passa sans bruit, comme il l'avait fait ailleurs, donnant satisfaction à ses administrés comme à ses supérieurs.

Souffrant de plus en plus de violentes crises de rhumatismes, il n'était bientôt plus en mesure d'assurer son service. Ayant consulté l'Hôpital Pasteur, le docteur prescrivit trois mois de repos en altitude. Le Père se rendit donc à Montana et revint ensuite dans sa famille sans que le résultat escompté se soit produit.

Le 18 janvier 1954, il arrive à l'hôpital civil de Cernay, où il est admis au pair comme aumônier. C'était un poste de tout repos qu'il assura jusqu'au printemps. Mais la fin de l'épreuve terrestre approchait. Le 27 mars dernier une brusque attaque se déclarait, et le Père fut transporté d'urgence à l'hôpital Pasteur de Colmar; puis, sur le conseil du médecin qui n'avait plus d'espoir, le malade fut ramené, le samedi de la Passion, dans sa famille à Wettolsheim où il devait pieusement mourir le jour même. Il fut inhumé le 5 avril au milieu d'une, belle assis­tance de 12 spiritains, d'une vingtaine de prêtres séculiers, de quelques religieux de différents Ordres et de beaucoup de religieuses.

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