Père Louis GASPARD
décédé le 18 juin 2001 à Chevilly
Né: 19-01-15 Profès : 12-03-39 Mortain Prêtre : 18.06.44, Cellule

AFFECTATIONS :
CONGO : Pointe-Noire (46-55).
FRANCE: Allex (55-64).
CAMEROUN : Bonépoupa (6676), Douala (76-87), Kribi (88-97).
FRANCE: Chevilly (97-01)


Durant son service militaire dans les blindés, il apprend la mécanique et l'électricité, ce qui lui sera bien précieux. En 1940, il participe à la bataille de France, capoi-al dans les chars sous les ordres du Colonel de Gaulle. Blessé, il se réveille à ]'hôpital. Pour lui, la guerre est finie. Il continue ses études.

Il meurt un 18 juin, juste 57 ans après son ordination. Une vie missionnaire remplie. 9 ans à Loango, Pointe-Noire (Congo). Puis à Allex, il est responsable de l'animation missionnaire. Il part au Cameroun où il passe 32 années. Professeur et économe du petit Séminaire de Bonépoupa, il construit la chapelle et un pont enjambant deux collines, avec des rails de chemin de fer. Le séminaire, transféré à Douala, Louis continue à être l'économe, dans des situations parfois bien difficiles.

Il bricole un lieu de vacances sur la côte de Kribi, récupérant planches et tôles : « La belle Mer », attire des coopérants ; parfois une vingtaine de personnes viennent en ce lieu, juste au-dessus de la mer, sans luxe mais dans la bonne humeur. Savoyard, il a des amis guides de montagne à Chamonîx, sert de guide plus de vingt fois pour l'ascension du Mont Cameroun. Quel contraste entre le P. Gaspard, marcheur infatigable, et celui cloué dans sa voiturette à Chevilly ! Mais il avait encore les bras pour ses promenades à travers le parc !

Louis nous laisse l'image de quelqu'un qui savait communiquer sa joie intense. Jamais à se plaindre, mettant toute son énergie à rendre service avec humour, racontant ses souvenirs avec des détails truculents. Avec les PP. Aebi et Boetsch, il formait un trio célèbre à Douala... Ce côté enjoué l'a beaucoup rapproché des jeunes, Camerounais ou autres. S'il était mort au Cameroun, une foule l'aurait accompagné, avec les prêtres anciens du séminaire.

C'est le temps de prendre sa « retraite » à Kribi, à « la Belle Mer ». Sa « résidence » est accrochée à la colline surplombant la mer. Tel un capitaine sur son navire, il passe là des heures à contempler la mer; c'était sa prière. Il part régulièrement assurer un service dans les trois chapelles qu'il avait construites. Il vit seul, même s'il accueille beaucoup de monde. Il se néglige pour sa nourriture et est très affaibli. Il faut le ramener en France...

A Chevilly, il reste un élément tonifiant pour les confrères de l'infirmerie. chaque après-midi, il anime le chapelet, montrant ainsi son côté de religieux fidèle priant. Au fond, il a gardé son regard d'enfant émerveillé, jusqu'au bout, dans un grand sourire, « Bienheureux ceux qui savent rire, et rire surtout d'eux-mêmes, ils n’ont pas fini de s'amuser ! » Louis, aide-nous à vivre « toujours joyeux »!
Gérard SIREAU