Le Père Joseph GASSER
originaire de la Vice-Province de Suisse, décédé à Port-au-Prince, le 14 juillet 1967,
à l'âge de 59 ans et après 36 années de profession.


Né à Bâle, le 7 mai 1908, Joseph Gasser entrait à l'Ecole Saint-Florent de Saverne en octobre 1923. Le 8 septembre 1930, il faisait sa profession à Orly, et. se rendait ensuite à Mortain pour ses études philosophiques. En octobre 1932, il arrive à Chevilly, où il sera ordonné prêtre le 3 octobre 1937. Le 3 juillet suivant, il fait sa consécration apostolique et s'embarque à Bordeaux, le 11 octobre 1938, à destination d'Haïti.

Dans une lettre adressée au R. P. Provincial, le P. Le Gall, Supérieur Principal d'Haïti, nous donne quelques détails sur ce que fut le séjour du P. Gasser au Petit Séminaire Collège Saint-Martial, à Port-au-Prince.

Le Père était professeur d'espagnol et de sciences naturelles. Il laisse une place difficile à combler, surtout pour les sciences.

Très actif, le Père Gasser était connu dans toute la société mulâtre, dont il obtenait régulièrement des aumônes pour ses pauvres. Quinze jours par mois, la première et la dernière semaine du mois, il allait de maison en maison, à pied, sous le soleil, dès ses classes finies, pour collecter son argent. Cet argent, il le destinait à ses pauvres qui étaient très nombreux. Il est difficile de savoir exactement combien furent ainsi régulièrement soutenus par lui.

Parmi toutes ses oeuvres, la plus considérable se trouvait aux Crochus », une montagne située à une cinquantaine de kilomètres de Port-au-Prince. Il y avait fait bâtir une belle chapelle, avec maison d'ha­bitation, puis une assez grande école. Il y allait régulièrement pendant ses vacances, sauf depuis deux ans.

En avril dernier, le Père avait fait une encéphalomyélite, qu'il a été impossible aux médecins de détecter correctement, le malade présentant des apparences de rhumatismes. Durant plusieurs semaines, il a beaucoup souffert, et les soins donnés régulièrement n'eurent guère d'effet sur lui. Pourtant, à la fin de mai, un certain mieux s'était fait sentir : le Père était revenu à table avec la Communauté et il avait même repris quelques cours dans les hautes classes pour la préparation des baccalauréats. Il disait de nouveau la messe de 6 h. 30 à la chapelle des Soeurs de Saint ­Joseph de Cluny, où il avait ses bienfaiteurs. Le 3 juillet, il perdit l'usage de ses membres inférieurs. On l'hospitalisa et un troisième médecin s'occupait de lui. Il reçut l'extrême-onction. Un certain mieux était apparu le vendredi 7, mais le mercredi suivant une pneumonie se déclarait, entraînant la mort, le vendredi 14 juillet. Le lundi suivant avaient lieu les obsèques en présence d'une foule évaluée à un millier de personnes.

André Usinier

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