Le Père Emir-Léon GAULARD
décédé le 19 avril 1997, à Chevilly, âgé de 90 ans
inhumé à Chevilly, le 22 avril
Né . 26.02.0 7, Chaussin (39). Profès : 08.09.32, Orly. Prêtre : 03.10.3 7, Chevilly.
AFFECTATIONS- France: Allex, économe (38-47); Saint-Ilan, professeur (47-51); Bletterans, économe (51-55); La Croix Valmer, économe (55-63) et directeur (63-75). Retraite : La Croix Valmer (75-92) ; Chevilly (92-97).

Le jeune Emir ne connut pas son père qu'il perdit à un an. De sa jeunesse, nous savons seulement qu'après ses études classiques il entra à l’Ecole Normale et qu'il fut quelque temps instituteur public à Fraisans (jura). Répondant alors à l'appel de Dieu, il compléta ses études littéraires à Saint-Ilan, comme "Vocation tardive". Son obédience en 1937 le consa­crait à l'apostolat de la jeunesse comme économe (et parfois professeur) auprès des aspirants au sacerdoce jusqu'au jour où, à la Croix Valmer, la maison du Saint-Esprit qu'il gérait depuis ses débuts passant de séminaire à maison d'accueil, il en accompagna les nouvelles destinées.

Pour évoquer son âme, nous glanerons parmi les paroles prononcées devant sa dépouille le jour de l'enterrement, par un de ses "filleuls".

Sa mission, il l’exerça en France, s'occupant des autres avec la sagesse que lui avait donnée sa vocation tardive mûrement réfléchie. Il était habité par une foi profonde que laissaient transparaître ses homélies, mais aussi ses simples conversations, sa franchise, son attachement aux vraies valeurs.. . 1

Le jour de son 90e anniversaire il me disait sa joie d'avoir à ses côtés, un prêtre que jadis il avait fait, jeune homme, cheminer vers le sacerdoce.

Il fit preuve, pendant la guerre et après, d'une ingéniosité, d'une débrouillardise, d'un dévouement (et même d'une ruse) hors du commun, toujours en esprit chrétien, dans la droiture et l'honnêteté... pour nourrir, habiller, loger ceux dont il avait la charge.

Mais pour nous, ses filleuls, il fit plus encore, car il nous prit sous sa protection avec toute la délicatesse d'un être sensible qui ressent la douleur de deux enfants qui viennent de perdre leur papa....

Nous avons encore présents à l'esprit toutes vos répliques, vives et pertinentes, vos conseils judicieux, ces simples mots pleins d'affection qui portent : autant d'interventions qui ont orienté notre vie.

Alors qu'au fil des ans nous devenions adolescents, puis adultes, enfin pères de famille, vous avez continué à avoir le même souci de notre devenir : sans contrainte, par de simples questions, très discrètes, vous vous informiez de nos vies au quotidien, au spirituel comme au temporel...

Ravi à nos yeux... vous êtes là, au milieu de nous, mais aussi, présent en chacun de nous, parce que vous avez su nous marquer. Et cette présence est déjà l'amorce de cette résurrection que vous espériez, que nous espérons tous..."
Gérard PREVOT

Page précédente