Le Père Gonzague GAVEAU,
1868-1898.


M. l'abbé Gaveau, né à Romorantin, était déjà prêtre depuis quatre ans et quelques mois, lorsqu'il vint frapper à la porte du noviciat de Grignon, le 11 septembre 1895. Il avait alors 27 ans et demi. Professeur au collège de Pontlevoy, diocèse de Blois, il avait dû attendre pendant deux ans l'autorisation de son évêque pour se faire religieux. Sa santé n'était pas forte ; rien cependant n'annonçait l'affection pulmonaire qui devait si rapidement l'emporter.

Après sa profession, le 13 septembre 1896, il fut gardé à Grignon comme économe et professeur de liturgie. Il s'occupait de ses fonctions avec zèle, quand, le 28 novembre, il fut pris d'une forte hémorragie qui donna de graves inquiétudes. Après quelques mois de repos, il reprit un peu son travail ; au mois d'octobre de l'année suivante, on l'envoya au Portugal, et de là aux Açores, afin d'essayer d'enrayer le mal, s'il était possible. Il y eut, en effet, tout d'abord une amélioration ; malheureusement elle fut de courte durée, et bientôt il alla en s'affaiblissant de plus en plus.

" Le 15 novembre, ce cher Père reçut l'extrême-onction avec de vifs sentiments de foi, de piété et d'abandon à Dieu. Sa fin était proche ; il le sentait et le disait, non seulement sans chagrin, mais avec la note gaie qui lui était familière. Il se confessait et communiait tous les jours, passant presque tout son temps à prier ; enfin, le 21 novembre, jour de la Présentation de Marie au Temple, vers 5 heures du soir, il rendait entre nos bras son dernier soupir.

" Le P. Gaveau est le premier membre de la congrégation qui soit mort àPonta-Delgada. Le clergé et la population des Açores nous ont témoigné, à cette occasion, beaucoup de sympathie.

" Après une messe solennelle chantée le matin dans notre chapelle, et l'office des morts, psalmodié l'après-midi, M. le curé de la paroisse s'est présenté avec 12 prêtres pour la levée du corps et l'accompagnement au cimetière. Beaucoup d'anciens élèves et plusieurs familles ont voulu spontanément prendre part à notre deuil. " (Lettre du P. Dunoyer, 28 novembre 1898.)

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