Père Henri GEISS
Décédé à Wolxheim le 9 septembre 2001, âgé de 90 ans

Né :23/04/1911, Fribourg-en-Brisgau (Allemagne). Profès : 08/08/1930, Neufgrange. Prêtre : 03/10/1937 à Chevilly.
AFFECTATIONS : CONGO : Brazzaville (Poto-Poto) (38-40) ; Ouesso (40-47) ; Liranga (47-52). FRANCE : Propagandiste en Alsace (52-54); CONGO : Boundji (54-65).
GUADELOUPE : Ste Anne (66-70) ; Petit-Bourg (70-79) ; Massabielle (79-80). FRANCE : Strasbourg, Foyer St Paul (80-93) ; Wolxheim (93-01)


C'est à Strasbourg que j'ai appris à connaître et à apprécier le P. Henri Geiss. La musique, la peinture, l'humour faisaient partie de sa vie. Le plaisir qu'il avait à rendre service, à rendre les autres heureux, et sa profonde foi en Dieu étaient un témoignage très fort.

Né en Allemagne, dix ans plus tard ses parents se sont installés à Colmar où, tout en faisant ses études, Henri s'initiait à la sculpture dans l'atelier de son père. Impressionné par un sermon sur les Missions, il déclare à son père : "je serai missionnaire. Ce sera ça ou rien !"

Ordonné prêtre en 1937, il arrive au Congo. D'abord à Brazzaville pour observer et apprendre la langue, puis à Ouesso où, avec le P. Verhille, il crée la mission dans la pauvreté. Les meubles étaient des caisses à savon et Henri ajoute : "je n'ai jamais tant rigolé de ma vie." En 1947, il est à Liranga, au confluent de l'Oubangui et du Congo et il passe sa vie sur l'eau car les villages n'étaient accessibles que par le fleuve. Deux ans d'animation missionnaire en Alsace et le voilà de nouveau au Congo à Boundji. Mais en 1965, ne supportant pas la nationalisation "des écoles que nous avions construites en nous privant de tout", il quitte le Congo pour la Guadeloupe où il restera 15 ans. Plusieurs de ses dessins sont remplis de cette luminosité du ciel de la Guadeloupe.

De 1980 à 1993, Henri assurera l'accueil et l'économat du foyer de Strasbourg tout en visitant les malades de la paroisse St Maurice.

Le 1er octobre 1993, il décide de se retirer à Wolxheim et il écrit : "Wolxheim est pour moi comme un havre de bonheur et de paix. J'ai l'impression que je vieillirai bien ici. La vieillesse est un soir : la douceur du soir en fait parfois la plus belle heure du jour, mais elle est belle parce qu'il y a eu le matin et ses labeurs, midi et ses ardeurs : ce soir plonge dans la paix de la nuit. Et cette paix vient de la certitude qu'il y aura un autre matin." Rendant tous les services qu'il pouvait, il ajoutait : "prier et faire rire les autres est le seul apostolat que je peux encore faire". Ce qui faisait la joie de sa vie : "d'avoir été missionnaire, d'avoir vécu pour les autres, pas pour moi".
Pierre Gaschy