Le Fr. MARIE-ALBERT Géring,
profès des vœux perpétuels, décédé à Conakry, le 11 octobre 1957,
à l'âge de 36 ans et après 7 années de profession.


Un mois après le décès accidentel du Frère Sylvain, la mort vient encore de nous enlever, en vingt-quatre-heures, un autre Frère en pleine force de l'âge, le Frère Marie-Albert.

Marcel Géring était né le 12 février 1921, à Hottwiller, petit village du diocèse de Metz, situé aux environs, de Bitche et à quelque 25 km. de Neufgrange.

Avant de se diriger vers notre Institut missionnaire, il était d'abord entré chez les Frères des écoles chrétiennes. Il fut admis comme postulant, à Neufgrange, le 20 janvier 1949; il commença son noviciat, le 11 septembre suivant, à Piré où il fit pro­fession, le 12 septembre 1950. C'était la plus belle année depuis la guerre: il y avait eu quatorze profès; il n'en reste plus que six à ce jour.

Le Fr. Marie-Albert fut placé à Neufgrange, à l'imprimerie, pour la durée de son, triennat. Le 17 février 1954, il s'embarqua à Nantes pour le district de la Guinée française. Employé d'abord à des services divers durant huit mois, il vint alors à la Procure de Conakry. C'est là qu'il émit ses vœux perpétuels le 12 septembre 1956 et qu'il vient de mourir.

« La rapidité avec laquelle la mort nous a enlevé le cher Frère, écrit Mgr de Milleville, nous; a tous surpris. Ces derniers temps, il semblait bien un peu fatigué; nous supposions qu'il ne s'agissait que d'une légère grippe, et lui continuait son travail de bureau à la Procure. Le 9 octobre, au petit déjeuner, il m'avait déclaré qu'il ne pouvait plus travailler et qu'il se sentait malade. Je lui conseillai de laisser le travail et de se rendre à l'hôpital pour consulter le médecin qui lui trouva 19 de tension. Puis le Frère acheva tranquillement la journée du mercredi en ne prenant que du bouillon. Le lendemain, le P. de Chevigny le reconduisit en auto à l'hôpital pour une prise de sang aux fins d'analyse. Notre malade revint doucement à la Mission, mais vers 11 h. 1/2, il alla trouver le P. Mallet pour lui dire que cela n'allait vraiment pas. En effet, il avait la moitié de la figure qui commençait à se paralyser, et il parlait difficilement. Prévenu aussitôt par téléphone, le médecin arriva immédiatement, et conclut qu'il fallait ramener d'urgence le malade à l'hôpital pour y être examiné par le médecin-chef. Piqûres, ponction lombaire, oxygène, n'empêchèrent pas le Frère de rester très oppressé et de parler de plus en plus diffici­lement. Les PP. Chaverot et des Déserts le veillèrent durant la nuit. Le vendredi au matin, il était toujours dans le même état. Le médecin dia­gnostiquait une lésion au cerveau; mais nous gardions l'espoir que le malade allait s'en remettre. Hélas 1 vers 11 h. 1/2, le P. des Déserts vint nous prévenir que l'état du moribond' empirait, et qu'il était urgent d'ad­ministrer l'Extrême-Onction. C'est ce que fit le P. Lott, en présence de plusieurs confrères.

A 13 h., au moment où nous achevions notre repas à la hâte, le Père Lott nous téléphona que le Frère venait d'expirer. »

Dans l'après-midi le corps fut transporté dans une salle du presby­tère de la cathédrale. La nouvelle de la mort s'était rapidement répandue en ville. De nombreux chrétiens accoururent aussitôt et décidèrent d'or­ganiser une veillée funèbre.

Le samedi 12 octobre, nous avons chanté un service pour le repos de l'âme du défunt. La cathédrale était remplie, surtout d'Africains, et c'est le P. Chaverot, vicaire général, et Supérieur de la Communauté St.-An­toine, à laquelle appartenait le Fr. Marie-Albert, qui chanta la messe.. Monseigneur de Milleville présidait la cérémonie et donna l'absoute.

Les jeunes gens que le Frère avait groupés pour une troupe théâtrale et une fanfare, tinrent à porter eux-mêmes le cercueil, et, après la cérémonie religieuse et les prières liturgiques, exprimèrent en quelques mots toute la reconnaissance qu'ils gardent à celui qui s'était si bien occupé d'eux.

La Mission vient de perdre aussi un Frère très dévoué qui savait, sans se plaindre, rendre de multiples services. Puisse le dévouement -tout simple du cher Fr. Marie-Albert nous attirer de nombreuses vocations de Frères missionnaires.

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