Le Père Auguste GERVAIN
décédé à Clichy (92), le 17 juin 2000, âgé de 85 ans
Né: 14.11.14, St-Pierre (975). Profès : 08.09.37, Orly. Prêtre : 05.07.42, Chevilly

AFFECTATIONS : -
FRANCE : Châtenay-Malabry, vicaire (43-45).
GABON : Saint-Pierre de Libreville, vicaire, puis curé, puis vicaire (45-56) ; Mouila, curé (57-58) ; Saint-André, Direction des Oeuvres (58-64) ; Supérieur principal (60-66) ; Procureur du diocèse (68-72) ; Saint-André, curé (72-89), vicaire général (77-89).
FRANCE : Chevilly, retraite (89-00)


A SAINT-PIERRE, les Gervain ont été, génération après génération, pilotes, capitaines au long cours, marins de haute mer. C'est ainsi qu'Auguste a commencé une vie professionnelle, d'autant plus tôt que, peu après sa naissance, son père est mort en mer, au début de la guerre de 1914. Comme son père, Auguste fut pilote, naviguant par tous les temps, et le temps est rarement beau dans ces parages.

Il a entendu alors l'appel de Dieu pour des horizons plus vastes, l'appel de la vie religieuse et la mission dans notre congrégation. Le Canada aurait été relativement proche, mais il a fait ses études secondaires en France, à Sées et à Saint-Ilan. Il dut s'initier à la vie sacerdotale en métropole, comme vicaire, pendant deux ans, à Châtenay-Malabry. Il y ronge son frein. Désireux de partir au plus vite pour l'Afrique, il n'attend même pas que la guerre soit terminée pour se mettre en route vers le Gabon, malgré les risques qu'il prenait en naviguant sur des mers infestées de sous-marins allemands.

Mgr Tardy l'accueille à Libreville et le place à Saint-Pierre, avec le père René Lefebvre. Après un court intermède à Mouila, dans le sud, le P. Gervain est toujours resté à Libreville. Tour à tour vicaire, curé, puis vicaire et conjointement procureur du diocèse, chef de chantier pour tant de constructions paroissiales : écoles, chapelles, presbytères... Compétent, organisé, infatigable, il abattait un travail énorme, sans presque jamais se départir de son calme, de sa persévérance obstinée. Certains sont parvenus à le mettre en colère, peu à le faire changer d'avis, à le décourager, personne.

A la paroisse Saint-Pierre, c'était en 1958, le jeune prêtre diocésain Ferdinand ANGUILLE arriva comme vicaire. Bien en avance sur son temps, le père Gervain prit l'initiative d'intervertir les rôles. Le vicaire devint curé et le curé vicaire. L'entente resta tellement harmonieuse que, 32 ans durant, ils continueront àcollaborer étroitement et le jeune abbé devenu archevêque prendra son ancien curé comme vicaire général.

Le P. Gervain est resté 44 ans au Gabon. Ce qu'on retiendra peut-être comme l'essentiel, c'est son accueil toujours chaleureux, une permanente disponibilité pour se mettre au service de tous les besoins de ceux au milieu desquels il vivait.

Toujours basé à Libreville, il n'en a pas moins parcouru les routes du Gabon, soit pour visiter les chantiers qu'il animait, soit pour encourager ses confrères, quand il fut supérieur principal, de 1960 à 1966.

En 1989, bien à regret, le père dut quitter le Gabon pour de graves problèmes de santé. Il pensait pouvoir les surmonter et revenir. Il a même fait une tentative : un retour d'un mois... Puis ce fut Chevilly : quelque onze années. Il y fut heureux, nonobstant les infirmités. Toute sa vie, dans cette retraite et ses inévitables peines, est restée de fidélité à son église gabonaise, dans la bonne humeur, la prière et l'acceptation sereine.
Repris du P. Gérard Morel