Le Père Louis GESTIN,
décédé à Langonnet, le 7 décembre 1936,
à l'âge de 68 ans.


Louis Gestin né à Lesclé-en-Motreff, le 18 février 1868, fit ses études primaires et secondaires à l'école des Frères de Gourin et au petit séminaire de Plouguernével. Après ses études de théologie à Chevilly, il fait son noviciat à Orly. Il est ordonné prêtre le 27 octobre 1895 et fait profession le 24 juillet 1896. Il reçoit son obédience pour le vicariat apostolique de l'Oubangui et, le 10 novembre 1896, il s'embarque à Bordeaux, en compagnie de Mgr Augouard et de quatre autres jeunes confrères.

Parvenu à destination, il reste quelques mois à Brazzaville et, en juin 1897, Mgr Augouard le désigne pour fonder, avec le P. Le Gouay comme supérieur et le F. Henri Deiss, la mission de Lékéti. Il se mit aussitôt au travail, sans bruit, mais aussi sans relâche.

Mgr Augouard, rarement prodigue de louanges pour ses collaborateurs, dit de lui : « C'est un bon religieux, dévoué, cherchant à se rendre vraiment utile dans sa mission. » Ce petit missionnaire, à la mine chétive, n'avait rien d'imposant, mais il sut se faire apprécier et faire du bon travail.

Le 24 mars 1901, le P. Gestin débarque à Marseille, pour un congé qui va durer cinq mois et demi. Quand il repart, de Bordeaux, le 15 septembre, c'est à destination du Gabon : il y restera jusqu'en 1917, avec une interruption pour deuxième congé d'un an en France, en 1909-1910. Il séjourne successivement dans les missions de Ndjolé, Libreville, Donguila et Boutika. Dans cette dernière station, à la suite d'une insolation, il contracte la maladie qui, avec des attaques de forme épileptique, épuisera lentement ses forces.

Le 28 mai 1917, il arrive à Bordeaux, pour un retour en France définitif. Il rejoint Langonnet, pour de longues et monotones années de retraite, faites de souffrance silencieuse. Les secousses multipliées n'altéraient en rien la sérénité de son âme. Tant qu'il le put, il passa de longues heures au confessionnal. Au matin du 7 décembre 1936, il fut trouvé sans vie, étendu sur le sol, au-dessous de la fenêtre de sa chambre. Pris de malaise au cours de la nuit, il avait dû perdre l'équilibre et s'était fracturé le crâne, en tombant du premier étage. -
BG, t. 38, p. 315.

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