Le Père Félix GILS
Luxembourgeois de la province de Belgique
décédé à Chevilly, le 15 février 2000, âgé de 78 ans
né : 15.07.21, Wilwerdange-Trois-Vierges (G.D. de Luxembourg) Profès : 22.09.41, Hotgné (Belgique). Prêtre : 05.04.47, Rome

AFFECTATIONS : PROFESSEUR: Louvain (47-63) ; Chevilly (63-75) Sébikhotane (75-83) Gentinnes (83-86) ; Fribourg (86) ; La Réunion (86-96). RETRAITE Chevilly (96-00)


Félix Gils fit à Louvain et à Rome sa théologie, couronnée par la licence. Plus tard, à Louvain, il obtiendra un doctorat en philologie biblique, sous la direction du célèbre Mgr Cerfaux, pour lequel il gardera une véritable vénération. Il devient à 26 ans, et restera, professeur d'Ecriture Sainte. C'est un professeur heureux de partager ses découvertes, et qui donnera à des générations de futurs prêtres le goût de lire la Parole de Dieu. Félix était un homme plein de bonté ; attentif aux personnes, il savait accueillir ses étudiants, sans les écraser par son savoir.

Parallèlement à l'enseignement académique, Félix aimera garder des enga­gements pour la formation à un niveau plus modeste : formation de catéchistes, accompa­gnement de cercles bibliques ou paroissiaux, animation de retraites ou de sessions.

Plus qu'une science livresque, Félix transmet un enthousiasme et une réflexion sereine. Il enseigne, mais il est aussi un témoin qui inspire et un ardent qui vit d'une spiritualité missionnaire. Il aime communiquer sa joie, sa ferveur, il recherche les traces de l'Esprit de Dieu à l’oeuvre dans les engagements de ses confrères. Il a l'art d'accompagner avec délicatesse, suggérant des pistes, ouvrant des perspectives. Il s'intéresse aux activités de ses confrères ; il les interroge, les conseille et les encourage.

En 1983, de Chevilly Félix revient à Gentinnes, pour quelques années. Puis, il fera un bref séjour à Fribourg, avant de s'embarquer pour l'île de la Réunion, où il continue à enseigner, mais en dirigeant aussi une paroisse (Bois-de-Nèfles). C'est là, à plusieurs reprises (cinq fois en deux mois ... ), que des malfaiteurs incendient son presbytère. Ses notes si précieuses, ses cours et même son carnet d'adresses sont partis en fumée. Félix ne se remettra jamais complètement de ces événements malveillants et douloureux, qui s'ajoutent aux conséquences d'une hémiplégie datant déjà de 1992.

Il rentre définitivement en Europe en 1995. Fort marqué par l'épreuve et la maladie, il a perdu beaucoup de sa mobilité. Ses capacités intellectuelles suivent un peu le même rythme. Félix a de la peine à lire, à développer une idée, à écrire une lettre. Il sera bien accueilli à Chevilly où il retrouve beaucoup de confrères connus. Les attentions fraternelles dont il est l'objet lui vont droit au coeur.

Le temps était venu de l'effacement, du retrait, de la longue retraite. L'homme extérieur tombe en ruine, dirait saint Paul, mais l'homme intérieur se fortifie. Il gardera sa paix et son sourire. Calme et serein, il a accompli le dernier geste du missionnaire donner sa vie pour que le monde vive.
Joseph Burgraff, provincial de Belgique