Le Père François GIRARD,
1857-1911


Le P. Girard naquit à Moriat, le 13 janvier 1857. Ses parents étaient de modestes cultivateurs, qui se distinguaient par l'amour de l'ordre et du travail, et par une parfaite honorabilité. L'enfant commença l'étude du latin auprès du curé de la paroisse. Au mois d'octobre 1870, il entrait au petit séminaire de Cellule, en classe de sixième. Le P. Hubert, supérieur de Cellule, nota à son sujet : "C'est un enfant, que Dieu me semble avoir préparé pour notre congrégation, et j'ai confiance qu'il n'en sera pas plus tard l'un des membres les moins utiles." Le 18 décembre 1880, il était prêtre ; l'année suivante il faisait profession et recevait son obédience pour la Guadeloupe. Il y travaillera plus d'une vingtaine d'années.

Parti de Bordeaux le 25 septembre 1881, il arriva à Basse-Terre le 10 octobre suivant. Affecté au collège de l'évêché, la classe de quatrième lui fut confiée, la classe des principes, comme on l'ajustement appelée, où il sut inculquer à ces jeunes intelligences les règles élémentaires du langage, les richesses et les beautés du style, en français, en latin et en grec. Il se mit généreusement au travail, persuadé qu'il était déjà, qu'une classe n'est bien faite que si elle est bien préparée. A la rentrée de 1886, il monta en troisième avec ses élèves, les intéressant à ce point qu'ils préféraient être en classe plutôt qu'en récréation. L'année suivante, à la mort du P. Morin, il devint le supérieur de l'établissement et de la communauté, il assumait aussi les fonctions de professeur de philosophie et de préfet de discipline que lui avait léguées son prédécesseur.

Il eut toujours de bonnes relations avec l'administration, mais la laïcité de la troisième république s'exaspérait contre l'influence de l'Eglise, dans la société, et spécialement dans l'éducation de la jeunesse. Le P. Girard sut défendre son école contre toutes les menées subversives, qui furent nombreuses. L'état de sa santé devenu inquiétant, ses supérieurs lui demandèrent de rentrer en France en 1904. Mais le collège de Basse-Terre succomba l'année suivante aux décrets du ministre Combes.

Après un bon congé en Auvergne, le P. Girard fut appelé à la procure générale de la congrégation, établie en Belgique, puis à Fribourg en Suisse. Son travail fut apprécié par le Supérieur général, Mgr Le Roy, qui lui écrivit peu de temps avant sa mort: " Le jour où vous serez appelé par le bon Dieu, la congrégation vous remettra entre ses mains comme un de ses bons ouvriers. Vous avez beaucoup travaillé pour elle ; vous vous êtes usé à son service ; elle vous en reste profondément reconnaissante."

Le Père François Girard est décédé à Fribourg en Suisse, le 13 février 1911. Il avait 54 ans.

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