Monseigneur Léon GIROD,
décédé à Mayumba, le 13 décembre 1910,
à l'âge de 48 ans.


Léon Girod naquit à Poligny (Jura), le 16 août 1871. Il fit ses études secondaires au petit séminaire de Nozeroy, entra ensuite au grand séminaire de Lons-le-Saulnier et accomplit une année de service militaire. En 1894, à Chevilly, il compléta ses études théologiques et fit ensuite son noviciat à Orly. Il fit profession le 15 août 1897, reçut son obédience pour le vicariat apostolique de Libreville et s'embarqua, à Marseille, pour le Gabon, le 25 septembre.

Mgr Adam l'envoya à Sainte-Croix des Eshiras, mission récemment fondée, à l'ouest de Fernan-Vaz. Le 24 juillet 1904, il rentra en France et, au mois d'octobre commença à suivre, à Fribourg, les cours de Jean Bruhnes, (en même temps que les PP. Maurice Briault et Louis Martrou), mais il fut rappelé au Gabon avant la fin de l'année scolaire.

Il passa son second séjour à Libreville, comme vicaire général de Mgr Adam. Après un deuxième congé en France, en 1911, il reprit la direction de la mission des Eshiras. C'est là, qu'en mai 1915, une lettre vint lui annoncer sa nomination comme vicaire apostolique du Loango. Le sacre eut lieu à Sainte-Marie de Libreville.

Il partit pour son vicariat du Loango, avec le P. Moulin, son vicaire général, qui était venu au devant de lui. Tout de suite, il se mit au travail. Les temps étaient difficiles : les missions, du fait de la guerre et du manque de bateaux, manquaient de ravitaillement ; la famine ravageait les régions de Loango et de Mayumba. Coup sur coup, Mgr Girod voyait disparaître dans la tombe ou rapatrier définitivement plusieurs de ses missionnaires. Il ne se découragea pas. Il s'en alla faire régulièrement la visite de ses stations les plus lointaines, prêchant, par son exemple, la souffrance résignée et la bonne humeur au service de Dieu.

Quand un de ses missionnaires était malade, il s'en faisait le dévoué infirmier et l'arrachait souvent à la mort par sa science médicale peu ordinaire et ses soins de jour et de nuit. Lui seul s'oubliait, mais parfois il sentait ses forces le trahir ; l'anémie et l'entérite le rongeaient ; il s'arrêtait quelques jours, et reprenait sa vie active et la visite des stations.

Le 2 août 1919, dans la lointaine mission de Mourindi, mourut le P. Murard, Mgr Girod, tout bouleversé de ce deuil, y accourut et y resta trois mois, malgré des atteintes de dysenterie. Quand le P. Carrer alla le relever et qu'il reprit le chemin de la côte, il était trop tard ; son état devint tout de suite désespéré.

Le 13 décembre, à Mayumba, après avoir reçu les derniers sacrements dans de saintes dispositions, il s'éteignit, vers une heure de l'après-midi. -
Mgr Louis Martrou - BG, t. 29, p. 518.

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