Le Frère Antonin (Paul) GOELLER
décédé à Chevilly, âgé de 89 ans, le 20 octobre 2000


Né : 01.07.11, à Wasselonne (67). Profès : 10. 12.29, à Neufgrange
AFFECTATIONS FRANCE - Blotzheim (32-33) , Neufgrange (33-39) ; Langonnet, aide-infirmier (41-45) Maison-mère, expédition (45-67); Saverne, porterie (67-93). Retraite Chevilly (93-00)

FRERE ANTONIN GOELLER avait une grande place dans ma vie à cause des liens familiaux, bien sûr, mais aussi, parce que, de façon très discrète, il a su m'aider à réaliser mon projet missionnaire dans la vie spiritaine.

Élevé par sa grand-mère Goëller, à Wasselonne, pendant la première guerre mondiale et jusqu'à son certificat d'études, il entrera très tôt chez les spiritains. De ses deux séjours à Neufgrange et à Langonnet, il avait gardé d'excellents souvenirs et en parlait volontiers, sachant faire reconnaître chez les autres qualités et mérites. Son long séjour au service expédition de la Procure, à Paris, lui permettra de donner le meilleur de lui-même. Consciencieux dans son travail, il n'hésitait à faire des heures supplémentaires pour assurer le départ d'un chargement à l'heure prévue. Il aimait aussi le bel ouvrage et beaucoup d'entre nous se souviennent sans doute des étiquettes à la belle calligraphie, qui ornaient paquets et cantines venus nous rejoindre dans des brousses lointaines ! Que de paroles d'encouragement ou de petits services rendus pour ceux qui passaient à l'emballage préparer leurs bagages pour un nouveau départ !

Discret de nature, il ne voulait être à charge à personne et dans la conversation, s'il lui arrivait d'élever la voix ou d'avoir des avis à " l'emporte-pièce ", c'était sa façon à lui de dénoncer une injustice ou des comportements qu'il ne pouvait admettre, car contraires à l'idéal de sa vie religieuse spiritaine et à la droiture apprise dans sa jeunesse auprès de " grand-mère ", pour qui il avait grande admiration.

Deux domaines bien particuliers, encore, lui ont permis d'être pleinement Frère Antonin : la musique et les timbres. Il aimait jouer de l'orgue, de longs moments, non seulement pour préparer les nombreuses liturgies qu'il devait accompagner, mais aussi pour dire autrement le goût du beau qui l'habitait. Pendant de nombreuses années, les timbres aussi occupèrent ses moments de loisir. Avec la passion du collectionneur, il recherchait le timbre qui manquait pour compléter une série ; avec la force de l'artiste, il donnait vie aux timbres rassemblés, faisant appel à des confrères plus doués pour décorer les feuilles des albums, écrivant lui-même les notices sur le lieu, l'événement, l'histoire du personnage évoqué au fil des pages. Certains ensembles participeront à la réussite d'importantes expositions philatéliques.

Ses longs séjours à Paris et à Saverne sont deux belles pages de sa vie de spiritain fervent et généreux. Mais avec les années qui passent, la santé de ce travailleur inlassable se dégrade et il doit laisser les activités qui sont encore les siennes : malgré la souffrance d'un tel changement, Frère Antonin gagne Chevilly. Peu à peu, ses facultés diminuent et en fin de cet été 2000 ses dernières forces abandonnent ce marcheur infatigable. Un court séjour à l'infirmerie l'achemine vers son Seigneur. " Entre dans la joie de ton Maître, bon et fidèle serviteur ".
Daniel Henry

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