Le Père Pierre GRENIER
décédé à Thiais, le 7 juillet 1985, à l'âge de 82 ans


Pierre GRENIER est né le 14 janvier 1903 à Chambon-le-Château, en Lozère. Dans les fiches qu'il a dû remplir au cours de sa vie, il note : du 14 janvier 1903 à octobre 1915 : dans ma famille, et il souligne. C'était chez lui une habitude de souligner dans ses notes ce qu'il considérait comme important. Il ne perdra jamais l'accent de sa Lozère et nous connaissons la qualité des liens qu'il gardera toujours avec sa famille.

Pourtant il la quittera très jeune, à l'âge de douze ans, pour entrer à Langogne en octobre 1915, et comme il le notera lui-même plus tard, c'est alors qu'il devient spiritain. Effectivement il recevra toute sa formation dans des maisons spiritaines. Formation secondaire à Langogne puis à Cellule, noviciat à Orly où il fera profession le 17 septembre 1923, philosophie à Mortain, et après le service militaire, théologie à Chevilly où il sera ordonné prêtre le 38 octobre 1928.

Il fait sa consécration à l'apostolat en juillet 1929 et reçoit sa- première affectation pour Madagascar. Il entreprend alors la première étape de sa vie missionnaire : Andriamena, Analalava, Petit séminaire de Majunga, Marovoay, Paroisse de Mahabibo à Majunga, Marovoay à nouveau, puis à la Direction diocésaine de l'enseignement : vingt-cinq années de labeur bien remplies.

En avril 1954, il est contraint de rentrer en France pour raison de santé. Il restera trois années à Mortain comme accompagnateur spirituel des philosophes. En 1957, il est nommé Supérieur d'Allex et Directeur de l'Archiconfrérie de Saint-Joseph. En 1963, il peut retourner à Majunga où Monseigneur Jean David le demande comme Vicaire général. Sa santé ne lui permettra pas d'y rester plus de deux ans, et en 1965 il rentre définitivement en France. Après un court séjour à Cellule, il accepte la responsabilité de la communauté de Misserghin, en Algérie. Il y restera six années qu'il vivra dans l'inquiétude, comme il l'écrira lui-même.

En 1972 il rentre en France et accepte l'aumônerie du monastère des Annonciades, à Thiais, où il vivra jusqu'à sa mort, en activité d'abord puis à la retraite, lorsque le Père Léandre Michel viendra prendre la relève en 1981.

Une vie missionnaire vraiment bien remplie. Cette longue énumération des postes où il l'a exercée, confirme ce qu'il écrivait en 1949 : « Moi, je ne veux que ce que l'on voudra, parce que je me suis aperçu que l'on n'est bien que là où l'on vous met. » Cette disponibilité à répondre à tout appel qui lui a été adressé est certainement la plus belle des qualités nombreuses que nous lui avons connues. Cet attachement à sa vocation missionnaire dans la Congrégation, il l'exprime dans un petit mot envoyé de Thiais, en réponse aux vœux de l'Équipe provinciale, Il approche alors de ses 80 ans. « Un jeune spiritain, depuis 1915, profès de 1923 à... (vous ajouterez la date du décès), qui reste attaché à sa Congrégation et à ses supérieurs. »

Le Père Grenier, dont les forces déclinaient tout doucement, avait été hospitalisé pour quelques jours à l'hôpital Saint-Joseph. C'est là qu'il est mort, au matin du dimanche 7 juillet 1985. Dans la langue malgache qu'il maîtrisait si bien, on dit d'une personne de son âge : TSY MATY FA NODY, Il n'est pas mort, il est simplement rentré à la maison.
Pierre LAURENT

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