Le Père Etienne GRIENENBERGER
décédé le 18 décembre 1997, à Saint-Denis de la Réunion âgé de 85 ans


Né: 1704.12, Steinsoultz (68). Profès: 08.09.32, Neufgrange. Prêtre: 27-08-39, Langonnet
AFFECTATIONS - FRANCE- Diocèse de Paris : Chevilly, vicaire (41-43) diocèse de Versailles Igny, aumônier de l'Ecole des Frères (43-45). HAÏTI - Saint-Martial : préfet de discipline (45-50) supérieur du collège et du district (50-59) - expulsé en 1959. FRANCE - Monastère de Frileuse, aumônier (59-60). LA RÉUNION - St Jacques, curé (60-91), entretemps, vicaire général (62-76).
Retraite - Prêtre résidant à tâche sacerdotale à Sainte-Clotilde (91-97)

STEINSOULTZ est un des nombreux villages des douces collines sundgoviennes, dont les prés et les bois dominent le cours supérieur de l'Ill. La famille Grienenberger, parmi ses nombreux enfants, en consacra trois au bon Dieu : une religieuse et deux spiritains. Ordonné prêtre en août 1939, Etienne prend sa part de la guerre. Lors de l'armistice, devant les rescapés de son régiment, il célèbre à Clermont-Ferrand une messe pour les disparus de l'exode. Avant la sonnerie aux morts, il a pu dire : " Je remercie le Seigneur d'avoir connu comme prêtre les hommes face à cette hantise de la mort ".

A la fin de la guerre, le père Étienne Grienenberger avait commencé à apprendre le dialecte des Pahouins : foin du Gabon, le voilà affecté au collège Martial de Port-au-Prince en Haïti, où vite il devient préfet de discipline, supérieur du collège et supérieur des spiritains du district. Il agrandit et rénove le collège, lance une émission catholique a la Radio... Brusquement, c'est l'expulsion, en 1959, par le Président Duvalier.

Son nouveau champ d'apostolat sera la Réunion, aux antipodes. Il apprend sur le bateau la mort de son père. "J'abordai la Réunion avec la disposition d'un broyé de Dieu, prêt à aller là où la Providence le mettrait et à y rester jusqu'à l'appel final de son Maître ".

Nommé curé de la paroisse Saint-Jacques, à Saint-Denis, il connaît tout de suite une activité débordante, tant sur le plan matériel que du point de vue spirituel.. Il s'impose un rythme de vie exigeant debout à 4 heures, il met en ordre son courrier ; il est présent à l'église à 5 heures 15 il célèbre la messe à 6 heures ; puis, avant le petit-déjeuner, il accueille ceux qui l'attendent. Choisi comme vicaire général par Mgr Guibert en 1962, il le restera, jusqu'en 1975. Homme de foi au rayonnement social, le père Étienne Grienenberger aura marqué l'évolution de Saint-Denis et de la Réunion. Sur la paroisse Saint-Jacques il a construit un foyer, avec animation des jeunes, chorales, théâtre, cours de danse, formation ménagère des femmes, évolution de la " soupe populaire " en " restos du coeur ", construction "d'un asile de nuit. Fort de son expérience de bâtisseur à Haïti, il a agrandi son église, construit l'église de la Trinité et le monastère des dominicaines. Il a fait découvrir aux officiels de la métropole la détresse des bidonvilles de Vauban. Plusieurs décorations ont souligné le mérite de son action.

En 1991, il quitte St-Jacques et s'installe à Ste-Clotilde où, dégagé des responsabilités paroissiales, il assurera sans ménager ses forces un ministère de réconfort et d'accompagnement spirituel, jusqu'à la fin. " Il faut être un peu fou pour garder la jeunesse du coeur et rayonner l'amour de la vie : continuez, père Étienne, avec la bonne folie de l'Évangile ".
(Mgr Aubry, pour son jubilé sacerdotal).
Père Jean BERNACHON

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