Le Père François GUERLESQUIN, 1828-1857

Originaire de Ploujean près de Morlaix, François Guerlesquin naquit le 16 juin 1828, un mois et demi après Emmanuel Barbier, qui, lui, était de Quimperlé. Ils se suivront dans leur entrée dans la congrégation, et se retrouveront plus tard au Sénégal, dans leur vie, et dans leur mort.

Le P. Guerlesquin entra chez les Spiritains après ses études secondaires, fit son noviciat à Monsivry près de Paris, et fut ordonné' prêtre le 15 avril 1854. Affecté aux missions d'Afrique, il s'embarqua à Brest sur la frégate L'Erigone, avec Mgr Bessieux et une dizaine de missionnaires destinés au Sénégal et au Gabon.

C'est à Libreville, fondée en 1844 par le P. Bessieux, premier missionnaire, que l'évêque accueillit le jeune Père Guerlesquin. La mission était encore bien jeune et peu expérimentée. Une de ses grandes difficultés était la pluralité des langues locales, dont aucune n'était encore bien étudiée. Les essais de notre jeune confrère ne furent pas réussis, malgré son courage et sa bonne volonté. Son deuxième handicap fut le climat et les fièvres tropicales ; il en subit les assauts deux ou trois fois sous la forme dangereuse de fièvre bilieuse hématurique. Le médecin et l'évêque décidèrent de son rapatriement.

De passage à Dakar, le P. Guerlesquin fut accueilli par le Père Barbier, qui l'engagea à profiter de la retraite annuelle qui regroupait tous les confrères du Sénégal. Il lui fit connaître le Père Lamoise qui dirigeait la mission de Joal sur la petite côte, et lui conseilla de le suivre et d'essayer de s'y acclimater. Il fut bien reçu par ce Père originaire du diocèse de Saint-Dié, qui était arrivé au Sénégal à l'âge de 23 ans et qui resta y travailler 52 ans, sans retourner en France. Le destin du P. Guerlesquin ne devait pas être le même. Il retrouva à Joal la fièvre bilieuse qui l'avait harcelé àLibreville, et, comble de malheur, sa poitrine manifesta sous peu les symptômes d'une tuberculose galopante.

Malgré les vents contraires en cette saison, le P. Lamoise obtint d'un ami -un voilier à Joal pour conduire son malade à Dakar. Le Père Guerlesquin expira en mer avant d'arriver à Rufisque, le 13 août 1857. Il avait 29 ans. Un cercueil fabriqué à Rufisque permit son transport jusqu'à Dakar, où il trouva une place honorable parmi les missionnaires qui déjà, comme lui, avaient offert leur vie pour le salut de l'Afrique. Le Père Barbier fut enterré près de lui en 1859, mort de fièvre jaune, à l'âge de 31 ans.

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