Antoine a laissé partout le souvenir d’un homme bienveillant et serein. Son neveu, 7 ans, ne s’était pas trompé en lui demandant : " Tonton, comment tu fais pour être aussi gentil ? ". Antoine a grandi dans une cité ouvrière de Clermont Ferrand où son père travaillait chez Michelin. À 15 ans, il décide d’aller à Allex pour se préparer à la vie de missionnaire dans les pas de son oncle maternel, le Père Antoine Nantas. Antoine suit le cursus classique de formation spiritaine qui le conduit à l’ordination sacerdotale en 1957 à Chevilly. Envoyé en Guinée Conakry, en milieu kissien, il est d’abord à Brouadou où il met en valeur ses dons de travailleur manuel en conduisant le chantier de réfection de l’église. En 1960, il est nommé à Mongo où il s’intéresse à la catéchèse, appliquant progressivement les directives du Concile Vatican II. En mai 1967, il est expulsé du pays avec les autres missionnaires européens.
Après quelques mois en France, il part en Centrafrique, à Bambari, où il travaillera une dizaine d’années. Il s’investit tant dans la pastorale que dans le développement. La cinquantaine approchant, il manifeste de plus en plus de signes de fatigue. Il rentre en France et doit se résoudre à renoncer à repartir en Afrique. Il se lance alors dans le ministère dans le diocèse de St Etienne où il anime plusieurs paroisses. Il sera au service de la pastorale des migrants pendant 20 ans, surtout auprès de la communauté africaine. Apprenant son décès, le vicaire général écrit : " Ce petit mot pour vous dire notre peine et notre espérance pour Antoine que nous avons tant apprécié à St Etienne et qui a tant donné pour le diocèse ". Il est aussi responsable de l’" équipe du Rhône " qui réunit chaque trimestre, à Allex, les Spiritains engagés en pastorale dans la région.
En 2007, son cœur est "usé" et exige un sérieux repos. Il rejoint Chevilly où il trouve vite sa place grâce à sa "tranquille" fraternité. Il s’intègre à la pastorale du secteur Val de Bièvre, apprécié pour sa délicatesse, son sourire, sa disponibilité, avec une attention pour l’aumônerie du Centre de Pneumologie à La Rue. Antoine a aussi besoin de faire du travail manuel. À son rythme, il travaille dans le parc tous les jours. Vendredi 12 décembre, en rentrant du parc où il débroussaillait, il fait un malaise. Deux heures après, il rend subitement son dernier souffle. L’homélie, qu’Antoine devait prononcer le lendemain à la paroisse se terminait ainsi : " La merveille de Dieu, c’est de donner à tout homme la possibilité de faire de grandes et belles choses. Mais, cela, c’est Dieu qui le donne : nous l’avons reçu ". Le Seigneur a donné à Antoine de faire de grandes et belles choses. Qu’il soit béni !
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