Le Père Pierre de GUILHERMIER,
1910-1984


Le Père Pierre de Guilhermier est né le 11 juillet 1910 à Salon-de-Provence, dans le diocèse d'Aix-en-Provence, au sein d'une famille profondément attachée à sa foi. Très jeune, ses parents l'envoient à Saint-Joseph d'Avignon, un collège réputé pour sa solide formation humaine et chrétienne. Il y fera toute sa scolarité.

Attiré par le sacerdoce, la vie religieuse et missionnaire, il entre en 1927 au noviciat d'Orly ; il fait profession le 30 novembre de l'année suivante. Les bons résultats qu'il obtient dans ses études en philosophie à Mortain décident ses supérieurs à l'envoyer poursuivre sa formation au Séminaire français de Rome. Il y restera deux ans. De retour à Chevilly, il est atteint de tuberculose, ce qui l'oblige à partir se reposer à Montana. C'est là qu'il achèvera sa théologie.

Sa santé lui interdisant tout départ en mission, il est affecté en 1936 à l'école Saint-Joseph d'Allex, comme directeur de la division des grands. C'est dans cette même maison qu'il avait été ordonné prêtre le 10 novembre, l'année précédente. En 1943, il est nommé à la procure générale. Deux ans plus tard, peut enfin se réaliser son rêve de toujours " partir en mission" ; il est affecté au district de la Guadeloupe, où Mgr Gay vient de succéder à Mgr Genoud.

A Pointe-à-Pitre, où il est d'abord plus spécialement chargé des jeunes, on lui reconnaîtra aussi très vite de réelles qualités de pasteur. Après un court intermède de deux ans comme Supérieur principal de Guyane et curé de Cayenne, il revient en Guadeloupe pour assurer de 1949 à 1952 la direction du collège de Blanchet. Il sera ensuite nommé curé de la paroisse Saint-Pierre-Saint-Paul. Il y déploiera pendant douze ans une intense activité apostolique. Ce que les gens aimaient chez lui, en plus de son inlassable dévouement, c'était son sourire et sa bonne humeur. En 1964, par suite du développement de la ville, on lui confie la nouvelle paroisse de Lauricisque, sur laquelle étaient venues s'installer un nombre important de familles, très pauvres pour la plupart. Là encore, soucieux de partager leur vie, attentif à leurs besoins les plus divers, il leur apporte sans cesse son aide et son réconfort apostolique. A titre d'exemple, il ouvre une des premières écoles maternelles de la Guadeloupe pour s'occuper des enfants de nombreuses mères de familles qui ont besoin de travailler. En 1966, quand tout le quartier vient d'être ravagé par un cyclone, bien que sinistré lui-même, il s'occupe activement de répartir au mieux les nombreux dons que les paroissiens du centre-ville ont bien voulu faire, pour secourir les plus éprouvés par ce cataclysme. Bref, pendant douze ans, il a été l'homme du peuple à Lauricisque ; il a magnifiquement rendu présente et concrétisé l'action sociale de l'Église en Guadeloupe.

Sa santé finit par se ressentir d'une telle activité. Au moment où Mgr Siméon Oualli réorganise la pastorale à Pointeà-Pitre, celui-ci invite le Père de Guilhermier à venir résider au presbytère du Sacré-Cœur. Son caractère joyeux, son ardeur au travail font encore l'admiration de ses confrères. En 1983, il est obligé d'arrêter le ministère paroissial courant. Il rejoint alors la communauté de Massabielle, se consacrant surtout à la visite des malades et des vieillards. Il meurt d'un infarctus, le 18 septembre 1984, à l'âge de 74 ans.

Son enterrement fut un triomphe. Le peuple de Pointe-à-Pitre et bien d'autres personnes étaient venus lui manifester une dernière fois leur attachement et prier pour lui. " Et exaltavit humiles..."
Maurice Barbotin

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