Le Père Joseph GUYODO, décédé à Libreville, le 5 septembre 1897, à l'âge de 75 ans.

Joseph Guyodo naquit à Saint-Nolff (Morbihan), le 22 février 1822. Il fit ses études au collège, puis au grand séminaire de Vannes. Il passa alors trois ans, comme aumônier, à l'hôpital de cette même ville. Après un an de noviciat à Notre-Dame du Gard, trois jours après avoir fait profession, il s'embarqua à Nantes avec deux confrère, à destination de la Guyane, où il parvint le 3 juin 1851. Il allait y passer plus de quarante ans de sa vie.

La première phase de son apostolat (1851 à 1859) fut marquée par l'intensité de son travail dans les œuvres à Cayenne. La seconde (1859 à 1869) par les péripéties de sa grande fondation de Mondélice. La troisième (1869 à 1882) eut pour caractère l’épanouissement de ses qualités pastorales, mûries par l'expérience.

En 1882, il succède au P. Ambroise Émonet (devenu Supérieur général de la congrégation du Saint-Esprit) comme préfet apostolique de la Guyane, En butte à des mesures vexatoires du gouverneur le la colonie, le nouveau préfet apostolique connut des moments difficiles. Finalement, pour éviter que la situation s'aggrave, la maison mère décida de rappeler le P. Guyodo. Il partit le 3 mai 1892, accompagné par les marques de sympathie de la population.

En France, le P. Guyodo dirigea pendant quatre ans l'Orphelinat Saint-Joseph qui venait d'être fondé à Orgeville (Eure), puis, malgré son âge (il avait alors 74 ans), il obtint de partir en Afrique et s'embarqua pour le Congo en avril 1896.

Tombé gravement malade dans la traversée de la Méditerranée et obligé de débarquer à Oran, il répétait à ceux qui le soignaient à l’hôpital : « Ce n’est qu’un mauvais tour du démon qui s’oppose à ce que j’aille au Congo, je veux y aller et j’irai. » En effet, il arrivait à Loango le 24 juillet.

Après quelques mois, il se vit très affaiblis par des fièvres compliquées de néphrite albumineuse, si bien que Mgr Carrie décida de son retour en Europe. Faisant escale à Libreville, il y rencontre Mgr Adam qui se sent ému par « ce vieux missionnaire qui veut mourir en Afrique et qui est réduit à courir terres et mers pour trouver un petit coin où il puisse s'endormir paisiblement dans le Seigneur »… et qui lui offre ce petit coin.

C'est ainsi que le P. Guyodo, après moins d'une année de séjour au Gabon, mourut, à Libreville, le 5 septembre 1897. -
BG, t. 18, p. 877.

Page précédente