Le Père Paul HAVETTE
décédé à Chevilly, le 25 octobre 1998, âgé de 79 ans,

Né : 26.08.19, à Sannois (93) - Profès : 01.11.41, à Piré - Prêtre : 27.10.46, à Paris AFFECTATIONS -
Gabon : Port-Gentil, Koulamoutou... (47-52 ). France : Bordeaux, activités diverses, puis vicaire à St-Michel (55-56) ; Paris, rue Lhomond, vicaire à St -Ambroise, (56-59).
La Réunion : St-Denis, St André, St-Jacques, vicaire (59-60) ; Ste-Clotilde, curé (60-67) ; Bras-Panon, curé (67-74) ; Entre-Deux, Bois-de-Nèfles, curé (74-76) ; Ste-Marie, curé (77-98). France : Chevilly, retraite (98).


Parisien du XIIIe, Paul Havette a passé toute sa jeunesse sous les auspices de la paroisse Sainte-Anne de la Maison Blanche, où pour finir il a été ordonné prêtre. Au patronage de la Mie de pain, rue Bobillot, il fut successivement colon, moniteur, directeur qui déjà sait commander. Il a fait ses études secondaires au petit séminaire de Paris. Il postule pour le noviciat en 1939, mais il est retardé par la guerre qui le démobilise en été 1940. Il part pour le Gabon en 1947. Rentré en France vers 1952, il travaille un temps avec le P. Bernier (qui est alors occupé au film " Un Missionnaire ") ; un différent l’en sépare. On le trouve en 1956 vicaire à St-Michel (Bordeaux). Puis à Paris, de 1957 à 1959, vicaire à St Ambroise, avec résidence Rue Lhomond.

Sa nomination à La Réunion en 1959 est le grand tournant dans sa vie : il va pouvoir très vite donner sa mesure de pasteur et de constructeur.

A Ste-Clotilde, où il a un grand rayonnement, il crée la salle paroissiale, dont il fait un foyer de jeunes. Il fonde un journal et mène son monde tambour battant.

A Bras-Panon, il ne trouve que les murs de l’église : il se révèle un vrai maître d’œuvre et réalise un édifice lumineux et bien adapté à la pastorale liturgique.

C’est à Ste-Marie qu’il reste le plus longtemps (77-98). Il est à l’origine de la dévotion au F. Scubillon. Passionné d’Ecriture sainte, il compose un catéchisme biblique, pour former les catéchistes et permettre aux chrétiens l’approfondissement de leur foi.

Atteint plusieurs fois dans sa santé, il est parvenu à la fin de sa vie active. Après un séjour dans une famille accueillante de Bras-Panon, il rentre en France pour assez rapidement s’éteindre, emporté dans un coma diabétique.

Le P. Havette laisse le souvenir d’un prêtre zélé, énergique, rude à l’occasion, gros travailleur, entreprenant, actif et organisateur, compétent et consciencieux. Sa personnalité ne manquait pas de contrastes : dévoué et brusque, fervent et raisonneur, doué d’une intelligence pratique, mais d’un jugement catégorique. Il a l’esprit de décision et l’autorité, mais (est-ce un reste de la mentalité du clergé parisien d’avant-guerre qui l’avait formé ?) il ne partage pas volontiers les responsabilités avec les laïcs.

Au demeurant, il fut un curé apprécié et un confrère attentif. Il a gardé jusqu’au bout sa gouaille de titi parisien, qu’il affichait, conjointement avec un franc-parler presque truculent : c’était le paravent d’une sensibilité pudique aux besoins spirituels, matériels et affectifs de ses ouailles.
Repris du P. Alain Durand et du P. Gilles Bolle

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