Le Père Henri HEIDET,
décédé le 20 juin 1989 à Chevilly,
à l’âge de 91 ans.


La vocation missionnaire du jeune Henri Heidet, né à Mulhouse le 15 décembre 1897, s’éveille très tôt, alors qu’il est élève à l’école des Frères à Mulhouse. Il part donc poursuivre ses études secondaires, en 1910, à l’école apostolique de Saverne, pour les achever à celle de Knechtsteden.

Ses études sont interrompues en 1914. Démobilisé après la guerre, il fait d’abord, à Chevilly, une première année de scolasticat. Puis c’est le noviciat à Orly et la profession le 3 octobre 1921. Il devient prêtre le 28 octobre 1924. Affecté au vicariat apostolique de Loango, il va aussitôt à Sette-Cama. En 1929, il fonde la mission de Mouyondzi

Rentré en France, il est, en 1934, sous-maître des novices à Neufgrange. De retour dans son vicariat en 1935, il est affecté à Mayumba où, en quatre séjours, il passera trente-et-une années, de 1935 à 1970, entrecoupées d’une nouvelle année à Neufgrange et de deux années à Pointe-Noire pour y ouvrir la paroisse Saint-Pierre, en 1949.

A partir de 1970, le père est disponible pour tous les services, à Lambaréné, à Fougamou, à Mouila, enfin à Tchibanga. Là, il réside au milieu du collège. Il reçoit de nombreuses visites d’élèves qui viennent le consulter, en dépit ou à cause de son grand âge.

En 1984, il devient aumônier des Sœurs Clarisses de Libreville. Il passera dans la paix du monastère ses cinq dernières années.

Il est devenu un sage, qui n’a rien oublié du passé, quoique sans nostalgie excessive. Il est bien présent à son temps et toujours aussi attentif aux jeunes. Il s’étonne d’avoir tant vécu, d’avoir pu passer sans heurt apparent, des temps anciens aux nouvelles relations de notre présent. On le sait très enraciné dans la prière.

Peu à peu les forces le quittent, mais sa lucidité reste totale. Sa vue décline; il ne peut plus se déplacer. En janvier 1989, il tient à être opéré de la cataracte. Il ne se remettra pas de cette opération téméraire. Son rapatriement sanitaire doit être envisagé. Son départ a lieu le 10 juin 1989.

A Chevilly, le 20 juin il ne peut plus se lever. À l’Eucharistie de midi, il reçoit la communion dans sa chambre. Quelques minutes après, il s’éteint, muni de ce viatique, dernière grâce dans une vie de fidélité. -
Gérard Morel - PM, n° 153.

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