Le Père Robert HEYDEL
décédé à Chevilly, le 7 avril 1980, à l'âge de 82 ans


Le Père Robert HEYDEL est né à Lausanne le 27 juillet 1897 de parents alsaciens et protestants qui ne voulurent pas rester sous l'occupation allemande et émigrèrent en Suisse. Français de cœur, le Père s'engagea en 1914 dans le 1er Régiment Etranger, puis passa au 17' Régiment d'Infanterie avant la fin de la guerre. C'est à cette époque qu'il fit connaissance d'un abbé, futur évêque de Saint-Brieuc, qui le convertit au catholicisme. La guerre finie, sa famille vint à Paris. Renonçant à la nationalité vaudoise, elle fut réinté­grée dans la nationalité française.

Avant d'entrer dans la Congrégation, il fut ingénieur agronome. Après être passé à Saint-ilan, il entra à Orly en 1922 et fit profession le 17 septembre 1923. Ordonné prêtre le 28 octobre 1928, il partit l'année suivante pour Madagascar. Il se mit avec ardeur à l'étude de la langue qu'il finit par bien connaître, puisqu'il fit même un dictionnaire, mais il n'arriva pas à la parler ni à la bien comprendre. En 1935, il rentrait définitivement en France. Il s'occupa de l'Echo des Missions à Neufgrange où la mobilisation le trouva en 1939. En 1940, il fut affecté à Allex où il fut d'abord professeur de mathématiques et de sciences, puis en 1948 économe. En 1957, il arriva à la Maison Provinciale comme adjoint de l'Econome Provincial. En 1972, la maladie eut raison de sa forte constitution. Frappé d'une artérite oblitérante, il dut subir une très délicate opération qui réussit, mais qui, à ses dires, fut à l'origine d'une altération visuelle qui aboutit à la cécité.

Le Père Heydel avait un tempérament rude, augmenté d'une certaine impulsivité. Il fit peu de ministère dans sa vie, mais il fut un grand travailleur. Il aimait les mathématiques. Les problèmes le distrayaient, mais dans les cas pratiques, pour sauvegarder la justice, il arrivait à des solutions très compliquées. Tout ceci faisait que la collaboration dans le travail n'était pas très aisée. Il y avait chez lui comme un dédoublement de la personna­lité. Les rares fois où il se confiait, on découvrait un homme d'une délicate sensibilité.

Au scolasticat, le Père était un modèle de silence et de prière ; il restera pour tous ceux qui l'ont connu l'exemple d'un religieux d'une régularité parfaite, attaché à ses exercices de piété.

Retiré à Chevilly depuis 1972, sa santé s'altéra en 1979. Sa personnalité s'éteignit peu à peu et c'est doucement que le Seigneur le rappelle le 7 avril 1980.
P. François BAZIN

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