Le Frère Jean de la Croix (Camille) ISSLER

C'est pour réparer un oubli que le P. Alphonse Kehrwiller nous a donné ce petit billet biographique au sujet du Fr. Jean de la Croix. Dans le numéro 4 de l'Echo des Missions (1980 - Édition française) on publiait à la page 5, une grande Photo de groupe des Spiritains du Canada : on a cité deux Alsaciens, les PP.. Kehrwiller et Gutzwiller. On en a oublié un, le Fr. Jean de la Croix (Camille ISSLER, pour l'état civil), que personne n'avait alors su reconnaître. Sur la photo de groupe, C'est le deuxième à partir de la gauche au premier rang. Grâce au P. Kehrwiller, il revit ainsi devant nous. LE Frère JEAN DE LA CROIX n'est pas de ceux dont le nom est tombé dans l'oubli. Rentré dans la légende, son souvenir reste gravé dans la mémoire de ses contemporains. Origines.

Né à Guebwiller le 24 février 1885, il a passé toute sa vie comme Frère spiritain au Canada, depuis la première Grande Guerre jusqu'en 1970. Aujourd'hui, il repose en paix au cimetière de la communauté de St-Alexandre. Occupations.

De sa vie laborieuse et toute dévouée, il a laissé l'image d'un homme à plusieurs facettes.
1. Il fut employé à la chaufferie au temps où le Collège St-Alexandre était chauffé au bois. Cette tâche nécessitait les bras de trois hommes. Plus tard, quand fut employé le charbon, le Fr. Jean savait encore s'y faire. L'hiver canadien est différent de celui de l'Alsace et par sa longueur et par la rigueur du froid.
2. D'autres besoins faisaient appel aux talents du Fr. Jean. Pour rendre plus de services à la communauté, il apprit le métier de cordonnier. Heureux de servir les clients, il leur offrait les souliers réparés, le sourire au visage. Ah! ce sourire faisait partie de sa personne.
3. Le gaz d'éclairage avait assez duré quand l'électricité fit son apparition dans la maison. Pour être compétent dans la profession d'électricien, le Fr. Jean se mit à l'école de la technique et à l'acquisition des connaissances indispensables.

Vous croyez peut-être que c'est exagéré ?
En bon Alsacien, originaire d'une région d'un excellent cru, il ajouta à toutes ses autres fonctions celle de caviste. La vinification était son secret et connut son temps de gloire. Ainsi on avait du vin de messe, du vin de table selon les besoins, car les Pères français tenaient aux traditions de leur patrie.

Certaines années, la provision - de bonne qualité - menaçait de s'épuiser avant les vendanges. Qu'à cela ne tienne! On se faisait des gorges chaudes pour accuser le " miracle " trop abondant selon les palais au courant de l'expédient. Ah! le bon vieux temps! Mais où donc sont les neiges d'antan. . . du Canada ?

Témoignage.
Homme de travail, le Fr. Jean ne négligeait pas la vie spirituelle. La prière, le chapelet, l'Office de la Sainte-Vierge dit souvent en privé témoignent d'emblée de sa fidélité à Dieu. Un tel exemple n'était pas sans rayonnement sur la vocation de l'un ou l'autre étudiant.

Dieu seul sait le prix d'une existence missionnaire offerte à sa gloire à l'avancement de son Règne et en faveur de la Congrégation.
Aphonse KEHRWILLER

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