Le Frère Rolland, Raymond Jantzen
1909-1991


Raymond Jantzen est né le 23 août 1909, à Pantin-Aubervilliers. Bien que né à l’extérieur des fortifs, il était fier d’être Parisien. Tout en pratiquant le métier d’ébéniste, il se met à la disposition de sa paroisse, comme sacristain. Peu à peu s'impose il lui un appel plus précis : il est attiré par la vie religieuse. Mais la voie est difficile : le clergé veut le retenir, la paroisse a besoin de lui. Raymond est perplexe. Sur le conseil d'un prêtre, il fait visite à l'orphelinat d'Auteuil et se confie au directeur, le Père Daniel Brottier. Celui-ci le rassure : tout s'arrangera...

La semaine suivante, un jeune homme se propose comme sacristain, Raymond est libre. Il entre au noviciat et fait profession à Chevilly, le 9 septembre 1930. Il part pour la Martinique, qu'il ne quittera jamais. Il commence à l'orphelinat L'Espérance. Puis, trente-cinq ans durant, il travaille au séminaire-collège de Fort-de-France. C'est là, au service des jeunes, qu'il se dépense corps et âme : surveillant, organiste, animateur du chant, homme de confiance de l'économe... Il sait assumer ses responsabilités et régler les problèmes. Son autorité est incontestée. C'est un homme de devoir, exigeant, pas toujours commode, mais très consciencieux.

En 1974, il a 65 ans, il quitte les maisons d'éducation et prend sa retraite. Il se retire au presbytère du Lorrain, heureux d'y recevoir un accueil fraternel. Il y rend de multiples services, en participant au ministère paroissial. Ses forces déclinent. En 1989, les médecins et luimême envisagent la mort... Il se rétablit. Mais ce n'est que partie remise. En 1990, il est reçu à la Maison des spiritains, où il termine sa vie en 1991.

L'abors du Frère Rolland était rugueux. C'était sa façon de se défendre d'une grande sensibilité. Dans sa maladie il avait une crainte : être à charge aux autres. Il s'excusait des soins que nécessitait son état. Au retour de l'hôpital, il confiait à une confrère : "Savez-vous ce qui m'a le plus coûté durant cette maladie ? C'est de n'avoir pas pu vivre en communauté ! "

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