Père Léon JEANROY
décédé en Guadeloupe, âgé de 50 ans.


Né à Plombières le 11 avril 1873, Léon Jeanroy termina ses études littéraires au petit séminaire de Chatel et fit trois années au grand séminaire de Saint-Dié. Il tenta alors d'entrer dans la congrégation, mais des raisons de famille l'en empêchèrent. Prêtre du diocèse, il fut vicaire à Saint-Nabord Il y avait seize mois qu'il travaillait dans cette paroisse, quand il renouvela sa demande d'admission au noviciat. Admis à l'épreuve, il entra à Grignon le 24 octobre 1897 et fit profession l'année suivante.

Au Gabon où il fut d'abord placé, il fut chargé de la cure de Libreville. Ce poste, à cause des relations qu'il crée, l'entraîna à quelques négligences. Il fut rendu attentif à ces défectuosités, qui d'ailleurs ne prirent jamais des proportions inquiétantes ; mais il était doué d'excellents qualités que ses supérieurs immédiats eussent voulu le voir exercer dans toute leur plénitude pour le grand bien de son oeuvre.

Après un séjour en France en 1906, s'étant expliqué clairement de ses imperfections aux supérieurs majeurs, il fut renvoyé à son poste de Libreville, d'où il passa en Guinée. Placé à Kindia, on lui reprocha encore de n'avoir pas le zèle en proportion de ses moyens.

Rentré en France en 1912, il demanda conseil aux supérieurs majeurs et resta plusieurs mois sous leur direction, profitant parfaitement de leurs directives.

Envoyé à la Guadeloupe au commencement de 1914, il se montra un tout autre homme. Vicaire à Pointe-à-Pitre il fut chargé spécialement des catéchismes. Il réussit parfaitement auprès des enfants, qui vinrent de plus en plus nombreux. Il fit alors appel à des dames catéchistes. D'abord reçues avec méfiance par la population, elles s'imposèrent par leur dévouement, et s'organisènt pour former elles-mêmes les dames qui se proposaient comme assistantes. Dans ces conditions le Père Jeanroy put s'adonner aussi au perfectionnement des connaissances religieuses des personnes âgées. Ce qu'il fit avec la plus grande délicatesse.

Quand le P. Jeanroy eut ainsi fait ses preuves, Mgr Genoud nhésita pas à l'appeler à l’Évêché, à l'administration diocésaine, en lui confiant la charge de secrétaire général. A Basse-Terre, comme à Pointe-à-Pitre, il se montra à la hauteur de sa tâche.

Malheureusment un cancer à la gorge l'obligea à revenir en France. Quand le docteur lui eut assuré que sa guérison était complète, il se hâta de regagner son poste en mars 1923. Un an après il mourait à Basse-Terre, après huit jours d'une dure agonie.

Mgr Genoud écrivit à ce sujet « Je ne croyais pas qu'on pût tant souffrir, et cependant être si heureux »

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