Le Père Joseph KIENNER
décédé à Molsheim le 18 décembre 1991, à 81 ans


Né : 15.08.10 à Guebwiller (Strasbourg); Profès : 08.09.31 (Neufgrange); Prêtre : 03.10.37 (Chevilly).
Affectations : - Cameroun : Douala (38-39); Yabassi (39-40); St-André (4041); Eseka (41-42); mobilisé, Libre (43-45); Douala (46-47); *New-Bell (47-49); Samba (49-53), Kan (53-56); Yapoma (56-57); Makak (57-59); Yapoma (60-62); Dizangué (62-65). - France : Marseille (N.,D. de la Garde) (66-67); Thiais (Auteuil) (67-69). Mollau, cure (69-83).
Retraite : Wolxheim - Oderen (83-91).

Chose étrange, il semble que l'on n'ait rien à dire sur l'existence du P. Kienner ! Les souvenirs se sont volatilisés. Les écrits sont rares. A Saverne déjà, en 1930, on donnait de lui cette appréciation: "Caractère énigmatique, inégal; capacités ordinaires". En conclusion du noviciat de Neufgrange : "A beaucoup gagné; froid; sérieux (rigide); confiant". Une conduite exemplaire au scolasticat; une grande fidélité au service militaire, malgré des épreuves...

La multiplicité des postes qu'il a occupés en Afrique, alternativement comme vicaire ou supérieur, laisse penser que les ans n'ont pas atténué une certaine bizarrerie ou indépendance, qui vers la fin a abouti à des conflits sans doute pénibles, - pour lui et pour ses partenaires. Ce ne fut certainement pas un paresseux. Après les campagnes de la France Libre, on le retrouve, plutôt mal en point, mais assurant un travail au Sanatorium de Bligny. On retrouve sa trace vingt-cinq ans plus tard, comme curé de Mollau, entre Thann et Wildenstein, dans les Hautes Vosges, région de vallées profondes, boisées, froides. Il y assure le ministère en deux paroisses, auprès d'une population plus "pascalisante" que "pratiquante". Sa santé décline (sciatique, arthrose ... ). Il est hospitalisé à Thann, où il subit une opération au foie.

Puis il va à Wolxheim. Il s'occupe au jardin, à la coiffure. Il est difficile de se faire une idée juste de l'origine d'affrontements, qu'il rapporte avec des excès de langage et une écriture qui révèlent l'idée fixe... avec des jugements sévères pour certains, malgré beaucoup d'indulgence pour d'autres, dont plusieurs supérieurs !

Finalement, de son propre mouvement, il quitte la communauté, pour retourner dans la vallée de la Thur, à Oderen, où il passe les dernières années de sa vie, se suffisant à lui-même et apparemment dans la paix.
R. P.

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