Le Père Théophile KLAINE,
1842-1911


Théophile naquit le 29 mars 1842 à Vannecourt, canton et arrondissement de Château-Salins. Orphelin, recommandé par l'abbé Bobeuriot, curé de Puttigny, et par son tuteur, propriétaire à Puttigny, qui lui donna l'autorisation d'entrer dans la congrégation "comme c'est son seul et unique désir", il poursuivit sans heurt tout le cycle des études pour arriver à l'ordination sacerdotale le 1- avril 1865.

Affecté à la mission du Gabon, et chargé de l'éducation des enfants, il y est mort le 5 décembre 1911. Une note annonçant son décès résume bien sa vie :

" Notre bon Père Klaine est mort. Sa vénérable figure faisait depuis si longtemps partie intégrante de la vieille mission de Sainte-Marie de Libreville, qu'on a désormais de la peine à concevoir l'une sans l'autre. Depuis les environs de 1900, l'arrivée au Gabon des Frères Enseignants l'avait en grande partie déchargé de la direction des Ecoles, où il était en fonction ininterrompue depuis 1865! Il continuait cependant de s'occuper - et avec quelle minutieuse précision - du culte et des cérémonies. A temps perdu, il allait encore soigner sa plantation de vanille ; il se livrait à ses remarquables études de botanique qui ont rendu tant de services aux planteurs de la colonie, et. qui lui avaient valu plusieurs distinctions académiques. Par dessus tout, il était pour nous un témoin - fort intéressant quand on avait su le faire parler - de notre histoire ancienne, et un persévérant exemple de la règle d'autrefois. Ce ne fut que les tout derniers temps qu'il dut renoncer à toute fonction active et, plus tard encore, s'abstenir, à cause de rhumatismes généralisés, de célébrer la sainte messe, mais il n'a manqué l'oraison commune que les deux jours d'avant sa mort et n'a jamais souffert d'être communié en viatique. Au commencement du mois d'août, il eut une crise qu'on crut la dernière. Mais il put reprendre sa vie habituelle. Le matin du 3 décembre, il ne parut pas à la chapelle. C'était une nouvelle crise, moins forte que la précédente, mais le malade était arrivé au dernier degré de l'usure physique et son grand corps n'était plus qu'un squelette sans forces. Le 5 décembre, pas d'agonie, un souffle imperceptible. Sous une suprême absolution, le Père expira. Le lendemain, ses funérailles, malgré que ce fût le matin et un jour de semaine, réunirent à la chapelle les représentants de l'Administration, des maisons de commerce et un grand nombre de Noirs, ses anciens élèves, dans une touchante unanimité de vénération et de regrets."

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