Le Père Antoine KLEIN
décédé à Mounana (Gabon), le 2 janvier 1985, a l'âge de 66 ans


Antoine KLEIN est né le 22 avril 1918 à Woellenheim (67), Très tôt, il entend l'appel de Dieu. Pour répondre à cet appel, il entre à des Missions de Neufgrange. Ses études seront perturbées par la guerre. C'est ainsi qu'il commence son noviciat en 1938 pour ne le terminer qu'en 1941. Entretemps il est mobilisé comme infirmier. puis fait prisonnier. Après ses étu-des philosophiques qu'il fait à Neufgrange, il entre à Chevilly où il est ordonné prêtre le 4 juin 1944. L'année suivante, il reçoit son obédience pour le Gabon, mais il lui faut attendre un an avant de pouvoir prendre le bateau.

Quand il débarque le 12 juin 1945, il est affecté à Makokou, la mission la plus isolée d'alors. Il mettra près de deux mois avant de l'atteindre. Pendant sept années, il déploiera une intense activité . constructions, direction de l'école, étude de la langue ikota, longues tournées à pied dans la forêt équatoriale. En 1953, il est nommé à Libreville, comme directeur d'internat et préfet de discipline du Collège Bessieux. Mais le désir de l'apostolat de brousse l'habite toujours. Au bout de deux ans, il est affecté à Koula-Moutou. En collaboration avec le Père Philipe Délègue, il construit la mission, lance et développe l'enseignement , il apprend une nouvelle langue : le nzebi, et retrouve les longues tournées à travers la forêt pour visiter, encourager, instruire et former chrétiens et catéchumènes.

En 1964, on fait appel à lui pour l'ouverture d'un C.E.G. à Mounana. Par la suite, il en deviendra le directeur, tout en assurant le ministère de l'annexe de Mounana. Avec le développement de l'exploitation de l'uranium, cette dernière prend rapidement de l'importance. Aussi lorsqu'on cède, deux ans plus tard, la direction du collège aux Frères de Saint-Gabriel, Antoine est tout naturellement nommé curé de Mounana. Il y restera jusqu'à sa mort. Son extraordinaire mémoire des noms et des visages, le servent grandement dans son ministère au cœur d'une ville où les gens arrivent de partout. il reconnaît ses anciens baptisés de Koula-Moutou qui le retrouvent avec joie. Il est heureux d'échanger quelques phrases avec les gens de Makokou qui sont agréablement surpris de voir que " leur père " n'a pas oublié leur langue.

Depuis quelques années, le Père Antoine Klein se sentait fatigué. Il parlait de rentrer en France, à son prochain congé. A Noël, il confiait à des amis : " C'est mon dernier Noël. " A d'autres, il disait : " J'en ai encore pour quelques mois... ". C'est dans la paix du sommeil que Dieu est venu le chercher, ce 2 janvier 1985. Sur sa table de nuit, ses lunettes et un livre ouvert : " On demande des pêcheurs " du Père Bro.

Antoine est enterré parmi les gens qu'il a aimés et servis au nom du Seigneur, dans ce pays qu'il avait adopté et qui l'avait adopté. A qui ne le connaissait pas, il pouvait apparaître, au premier abord, rude et brusque, mais il cachait ainsi un cœur profondément bon que ses nombreux amis ont su découvrir et apprécier. Le Seigneur qui est source de toute bonté l'aura pris auprès de lui dans son Royaume.
Lucien FISCHER

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