Père Eugène KREUTZBERGER
1916-1961


C'est à Tombouctou sur le Niger, le 10 février 1916, qu’est né le Père Eugène Kreutzberger. Son père, un Alsacien, avait ouvert un commerce là-bas et avait épousé une Noire. Dix enfants étaient nés de cette union.

En 1928,Eugène vint avec une sœur plus jeune à Gumbrechtshoffen dans le Bas-Rhin, chez un oncle qui s'occupa de leur éducation. Bien vite Monsieur le Curé remarqua les qualités exceptionnelles de l'enfant et devina une vocation possible. Il le présenta à l'École Saint-Florent à Saverne. Eugène sera Spiritain. Tous ceux qui l'ont connu pendant ses études vous diront que c'était un caractère charmant, comprenant la plaisanterie, un brave camarade.

Le 3 septembre 1939 il finissait son noviciat à Orly. Pendant quelques mois, il fut élève officier à l'école de cavalerie de Saumur; son courage lui valut la Croix de Guerre.

Après l'armistice, il se rend à Fribourg en Suisse où il fait. ses études de philosophie et de théologie; il y est ordonné prêtre le 16 septembre 1945. Le voilà prêt. Il pourra -réaliser son rêve . retourner en Afrique et se consacrer à l'apostolat chez ses compatriotes.

Le 3 avril 1946 il s'embarque pour la Guinée. Ses capacités et ses connaissances lui valent d'être versé dans l'enseignement. Pendant 13 ans, il sera Professeur puis Directeur des Cours Secondaires de Dixinn-Conckry. Ses spécialités : les mathématiques et la philosophie. Mais plus que par son enseignement, c'est par son coeur de prêtre qu'il agira sur les âmes.

En août 1959, pour la seconde fois, il est en congé en Alsace. Cette fois, c'est sérieux : il est fatigué, miné par la maladie. Un souci le tenaille : quel sera le sort de cette Guinée qu'il vient de quitter? Que deviendra ce collège-séminaire qui est menacé de nationalisation ? Mais déjà il a trouvé de quoi occuper son congé il faut procurer aux étudiants guinéens la possibilité de faire des études dons les écoles catholiques d'Europe, sinon ils partiront tous au-delà du rideau de fer. Et le voilà qui déploie ses activités : inlassable il prêche, fait des conférences, quête pour ses étudiants, leur trouve des foyers, leur procure des bourses. Ce n'est pas seulement en Alsace-Lorraine qu'il travaille, mais il passe la frontière.

Il y a un an, la Caritas allemande qui avait su apprécier ses qualités, lui confiait un poste important, mettant en service ses connaissances des problèmes africains.

Mais la maladie le rongeait peu à peu. En octobre il avait dû entrer à l'hôpital à Fribourg en Brisgau : opération sur opération, de grosses souffrances, mais aucune plainte : il était prêt et résigné à faire le sacrifice de sa vie pour sa c pauvre Guinée ". Il mourut le 30 novembre; son corps repose ou cirnetière de Gumbrechtshoffen. Du haut du ciel il doit continuer à travailler pour sa patrie d'élection qui ne voulait plus le recevoir, mais à laquelle il s'était totalement donné, la Guinée. Rec.

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