Père Louis LACOSTE

Décédé à Marmande (47) le 26 novembre 2003, à l'âge de 88 ans.
Né: 14/06/15, Seyches (47). Profès: 8/9/50, Cellule. Prêtre: 4/10/53, Chevilly. AFFECTATIONS: Guinée: Kankan (54-57). MAURITANIE: Aumônier militaire (58-62). TCHAD : Aumônier militaire (62-64). FRANCE : Aumônier militaire à Autun (64-67), au prytanée de La Flèche (68-77) ; Sorèze (77-87, aumônerie de lycée). OEuvre d'Auteuil (87-89, Château des Vaux et Malepeyre). Lacapelle­Villaréal (89-2003, ministères divers Ouest).

Louis Lacoste a suivi un parcours tout à fait original. Militaire dans l'âme et amoureux de l'Afrique profonde, il essaiera d'allier toute sa vie ces deux attraits sans y parvenir vraiment. Officier d'infanterie de marine, il part en 1938 au Sénégal, puis en Mauritanie et au Maroc. On le trouve en Tunisie lors du débarquement des alliés en Afrique du Nord en 1942. Il se marie l'année suivante, mais sa femme meurt quatre mois plus tard. Il est alors envoyé au Niger. Quatre ans plus tard, il met fin à son séjour, démissionne et change d'orientation. Il sera religieux et missionnaire : « J'ai abandonné ma carrière militaire pour essayer de réaliser ce que dit le petit catéchisme du diocèse d'Agen : 'connaître, aimer, servir Dieu', et retourner dans cette Afrique où j'ai commencé vraiment à comprendre le sens de la prière », écrit-il le 12 décembre 1948 au Provincial d'alors. Devenu spiritain et prêtre, il ne passera que quelques années en Afrique de l'Ouest. Nous savons peu de choses sur son séjour en Guinée et en Mauritanie. Il revient rapidement en France pour des raisons familiales qui le retiendront définitivement. Il retourne tout naturellement à sa première passion, l'armée, comme aumônier militaire cette fois. Il exerce une grande influence auprès des hommes du rang autant que des officiers. Tous ceux qui l'ont approché à la Flèche ou ailleurs ne sont pas restés indifférents au contact de cet homme à la personnalité hors du commun. Parvenu à l'âge de la retraite, il se retire à Sorèze où il participe à l'aumônerie du Lycée tenue par les Dominicains et vit en communauté avec eux. Dix ans plus tard, il sert à Auteuil. Mais sa santé ne lui permet plus ce genre de ministère: « Il désire fortement se dévouer pour cette jeunesse abandonnée. J'aurais aimé garder ce confrère d'une valeur spirituelle et d'une compétence remarquables, mais je ne voudrais pas qu'il aille trop loin sur le plan de sa santé. » écrira de lui le P. Favereau du Château des Vaux. De retour dans son diocèse d'origine, il dessert jusqu'à la fin quelques paroisses de village tout en continuant à vivre proche des siens.

On retiendra de Louis qu'il fut un brillant officier, un religieux original, un prêtre dévoué, un fin lettré connaissant plusieurs langues étrangères dont l'arabe, et un homme de prière autant que d'action. Est-il arrivé au paradis en mercédès ou à cheval comme il le faisait pour se rendre dans les villages que l'Évêque d'Agen lui avait confiés ? Nul ne le saura jamais. Mais il est allé joindre sa voix à celle des saints pour continuer ce qu'il avait commencé ici bas : chanter la gloire de Dieu.
Gabriel Myotte Duquet