Le Père Jean LAMENDOUR,
1882-1961


Jean Lamendour est né le 30 octobre 1882 à Lambézellec, fils de Marc et de Virginie Mézou. Contrairement au frère Clet, le père Lamendour eut des fonctions variées, en des pays lointains. Venu au noviciat d'Orly à 20 ans, il y fit profession le 26 décembre 1903, et commença à Chevilly ses études en vue du sacerdoce. En 1907, il fut envoyé au Portugal comme surveillant de collège, pour affermir sa vocation et parfaire sa formation. Il revint ensuite à Chevilly où il fut ordonné prêtre le 28 octobre 1910.

Affecté l'année suivante aux missions du Sénégal, il fut envoyé par Mgr Jalabert en Casamance, à la mission et au petit séminaire de Carabane. Il faisait là son beau métier de missionnaire, non sans succès, lorsque le 2 août 1914 il fut mobilisé pour la guerre et devint soldat à Dakar. Il fut ensuite affecté au 69' bataillon de tirailleurs sénégalais qui partait pour la France. Il participa aux combats comme caporal infirmier et mérita la citation suivante : "Gradé d'un dévouement inlassable et animé de l'esprit de sacrifice, s'est dépensé sans compter pour donner des soins aux blessés dans des circonstances périlleuses." Blessé lui-même près de Verdun, il faillit perdre l'œil gauche.

Après la guerre, en 1919, il reprit sa soutane et repartit pour la Casamance. Il retrouva Carabane de 1919 à 1923, fut appelé Ngasobil pour une année, et travailla trois ans à Bignona jusqu'en 1927. Revenu en France, il lui fallut se reposer un an, avant de recevoir son obédience pour la Guyane, où il travailla 9 ans à Kourou et 8 ans à Cayenne.

Agé de 56 ans, il rentra en France et se reposa un an à Langonnet. Il accepta en 1949 d'assurer l'aumônerie des Annonciades à Thiais, pour prendre l'année suivante celle des Frères de Ploërmel, au Roscoat en Pléhidel, près de Plouha, dans le diocèse de Saint-Brieuc. Il y célébra son cinquantenaire de vie religieuse en 1953, sous la présidence du père Didailler supérieur de Langonnet. L'inspecteur des Frères pour le département, se levant en fin de repas, souligna hautement le zèle tout affectueux de l'aumônier, sa bonté aimable et son humeur toujours joyeuse qui gagne de suite la confiance des adolescents confiés à ses soins. Monsieur l'abbé Cocaign, curé de Plouha, concrétisa le merci de ses prêtres en souhaitant au héraut de la fête le maintien de sa remarquable activité. Ils continueront ainsi à l'accueillir avec toute la vénération due au missionnaire bien méritant et pourront apprécier longtemps encore l'aide empressée que le Révérend Père est toujours disposé à leur apporter lors des fêtes paroissiales, alors que la surcharge de travail accable le clergé. Se levant à son tour, le père Lamendour prononça avec émotion son merci pour les années de bonheur écoulées au sein de la communauté du Roscoat, tout en espérant goûter encore longtemps la chaleur bienfaisante "du petit nid" du Roscoat, ainsi qu'il se plaît à dire.

En 1960, il célébra encore à Plouha ses noces d'or sacerdotales avec trois autres jubilaires du clergé du diocèse, cette fois sous la haute présidence de Mgr Coupel, évêque de Saint-Brieuc. Ce fut la dernière fête du missionnaire à la grande barbe blanche. Il prit sa retraite dans la communauté de Piré, où il répondit à l'appel des noces éternelles le 28 août 1961. Il avait 78 ans.

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