Le Père Émile LAURENT,
décédé à Chevilly, le 16 juillet 1987,
à l’âge de 80 ans.


Émile Laurent est né le 24 novembre 1906 au petit hameau de La Meillade, village de la paroisse de Montpeyroux, au diocèse de Montpellier.

En 1917, il entre au collège Saint-Gabriel, a Saint-Affrique, dans l’Aveyron, pour ses études secondaires. Il s’oriente d’abord vers une carrière d’ingénieur et prépare à cette fin le baccalauréat, section latin-sciences. Mais en 1921, I’entrée au séminaire d’un camarade plus âgé éveille en lui le désir de devenir prêtre.

Le 25 octobre 1923, il arrive au Séminaire français de Santa-Chiara, à Rome, dont il se trouve être l’élève le plus jeune, n’ayant pas encore dix-sept ans. C’est là et à la Grégorienne qu’il va recevoir toute sa formation sacerdotale. « Je ne remercierai jamais assez le Seigneur de cette grâce immense que fut pour moi le séjour a Rome, écrit-il. Ce furent les plus belles années de ma vie. » C’est au cours de la première année de séminaire, le 25 mars 1924, qu’il fit sa consécration a la Sainte-Vierge selon la formule de saint Grignion de Montfort. Il aimera dès lors signer ses notes personnelles avec la mention : Servus Mariæ, esclave de Marie. Ordonné prêtre le 5 octobre 1923 par Mgr Mignen, dans la chapelle du grand séminaire de Montpellier, il revient à Rome pour achever ses études qui seront couronnées par un double doctorat en philosophie et en théologie.

Le 6 janvier 1931, en la fête de l’Épiphanie, après avoir entendu les appels réitérés du Pape Pie Xl en faveur des missions, il se décide a consacrer sa vie à l’apostolat missionnaire. Il entre donc au noviciat d’Orly le 1er septembre 1931. Un an plus tard, le 8 septembre 1932, c’est la profession et la consécration à l’apostolat.

Sa première obédience sera pour le petit séminaire d’Akono, au Cameroun. Mais un an plus tard, le 18 décembre 1933, il est rappelé et affecté au Séminaire français de Rome.

Mobilisé en 1939 ; après l’armistice nous le trouvons a Cellule, en septembre-octobre 1940, à la tête du scolasticat de la zone non-occupée. En 1944, il est nommé Provincial de France. La tâche n’était point facile, vu les circonstances d’après-guerre.

À la fin de son mandat de Provincial, il part pour Brazzaville, afin d’y fonder le grand séminaire régional en septembre 1947. En 1953, il reçoit sa nomination comme directeur spirituel au Séminaire français, à Rome. Mais, au bout de quelques semaines, il tombe malade et doit rentrer en France pour s’y faire soigner.

En 1954, c’est le retour dans le diocèse de Brazzaville où il exerce son ministère successivement à Voka, à la cathédrale de Brazzaville et à Kindamba. Rappelé en France en 1963, il séjourne à Allex, d’où il rayonne dans le Midi, par des conférences missionnaires dans les séminaires et collèges.

A la demande de Mgr de la Moureyre, le père est affecté au Gabon en décembre 1967, au diocèse de Mouila. Il exerce diverses fonctions au petit séminaire, au collège de Val-Marie et a la Procure du diocèse. En 1977, il est nommé aumônier du monastère des Clarisses à Libreville. Ce sera son dernier ministère en Afrique. En 1984, il devra se résigner à prendre sa retraite. Il se retirera a La Croix-Valmer, puis à Chevilly.

En l’appelant à lui au soir d’une fête de sa très Sainte Mère, Notre-Seigneur a voulu, je pense, le récompenser de sa dévotion filiale envers Marie. Le P. Émile Laurent avait une profonde dévotion à l’égard de la Mère de Dieu: « Oui vraiment, c’est à Marie que je dois tout ! » déclarait-il à La Meillade, le jour de son jubilé d’or sacerdotal. -
Alexis Riaud - PM, n° 132.

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