Le Frère Hilaire Le Couteller,
décédé à Misserghin, le 10 avril 1936,
à l’âge de 90 ans.


Le F. Hilaire raconte lui-même : « Je suis né, à Saint-Tugdual, canton de Guéméné-sur Scorff, le 17 juillet 1845. De là, je suis passé à Priziac et, ensuite, à Plouray, où j’ai été sacristain. C’est là que m’est venue la pensée de la vocation religieuse : elle m’a été suggérée par M. Pichodo, notre vicaire, en 1858. Mais alors il pensait m’envoyer au scolasticat. Son changement et la mort de mon père ont tout arrêté. Cependant, la pensée de la vocation me revenait souvent, surtout au cours de mes lectures et après mes communions. Enfin, après avoir beaucoup atttendu, je suis entré en octobre dernier - il écrivait le 22 décembre 1867 - au postulat des frères, où je me trouve heureux et remerciant Dieu de tout mon cœur. »

Au cours de sa formation à Notre-Dame de Langonnet et au Noviciat de Chevilly comme, par la suite, en France et en mission, le F. Hilaire mérita constamment d’excellents témoignages de ses supérieurs.

Survint la guerre de 1870 : le F. Hilaire fut mobilisé comme infirmier militaire et fit courageusement son devoir.

La guerre finie, il fut envoyé, à sa grande satisfaction, en mission, à Landana. Là, comme partout, il prit à cœur ses fonctions. Il était chargé des enfants ; et il n’hésitait pas à écrire aux supérieurs - même au Supérieur général - pour leur faire part de ses vues, leur signaler les réformes à faire, et leur donner ses conseils…

Citons, à titre de spécimen, une de ses lettres. Le 16 janvier 1913, il écrivait au Supérieur général : « Monseigneur, au déclin de la journée, je sens le besoin de vous écrire encore quelques mots.

« La journée a été chaude et on en ressent les fatigues. Priez pour moi Jésus, Marie et Joseph, notre très sainte et très aimable famille, de me recevoir à la fin de ma journée.

« Beaucoup comptent deux années d’Afrique et sont rappelés. Et moi, j’aligne trente-huit, puis trente que j’avais en arrivant, cela fait un nombre convenable d’années pour quitter ce désert rempli d’épines, afin d’aller en grande vacance éternelle dans la vraie patrie.

« “ Et de mon pauvre jardin,
Assis sous l’arbre à pain
Je regarde le ciel de loin. ”

« Je vous prie, mon très révérend et bien-aimé Père, de vous souvenir de ce vieux serviteur dans vos bonnes prières et surtout au saint autel. »

Le F. Hilaire avait, de fait, bien mérité sa retraite. Il ne pouvait, pour la prendre, trouver mieux que Misserghin. C’est là qu’il est mort pieusement le 10 avril 1936, doyen d’âge des membres de la congrégation. -
Mgr Alexandre Le Roy - BG, t. 38, p. 58.

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