Le Père Michel LE COUTOUR
décédé à Chevilly le 6 octobre 1999, âgé de 67 ans
Né : 07.01.32, St-Lô (50). Profès : 08.09.53, Cellule. Prêtre : 09.04.67, Libreville (Gabon)

AFFECTATIONS :
GABON - Libreville, St-Michel, vicaire (70-77) ; Port-Gentil, Ste-Thérèse (87-89) Lambaréné, N.-D. de l'Ogooué(89-99)


MICHEL, par bien des aspects de sa vie, c'est Libermann au 20è` siècle ! Les spiritains qui ont bien connu Michel auront pu remarquer que ses années de grand séminaire ressemblent beaucoup à celles de notre Père François Libermann.

Michel, alors qu'il est scolastique, à Chevilly, dans l'année qui devait précéder son ordination sacerdotale, a eu subitement les mêmes problèmes de santé que Liber­mann. Comme du temps de Libermann, cette épreuve physique était rendue encore plus cruelle par l'impossibilité d'accéder au sacerdoce.

Comme le séminariste Libermann qui ne pouvait envisager l'avenir en dehors d'une consécration à Dieu, le laîc Michel demande à rester dans une communauté spiritaine, malgré son handicap. Il va alors à l'école apostolique de Maulévrier.

Comme Libermann, la porte du sacerdoce lui étant fermée par le Droit de l'Eglise, Michel continue à espérer qu'un jour il sera prêtre et comme Libermann espérant contre toute espérance, Michel a bien été ordonné prêtre, et il est redevenu membre de sa congrégation religieuse, qu'il n'avait en réalité jamais quittée, quelles qu'aient pu être les apparences *

Comme Libermann, Michel a toujours été d'une activité débordante, associée à une foi inébranlable et à une grande capacité d'accueil de tous, malgré son état chronique de malade et des récidives de sa maladie.

Il est possible que certains s'étonnent de ce parallèle, car Michel a toujours été d'une très grande discrétion sur tous ses problèmes de santé. Il portait certes, en ses traits et dans la démarche de ses dernières années, des signes d'une fatigue chronique, mais elle pouvait être imputée à l'intensité de sa vie active, qui n'a cessé que le 16 août dernier. Après avoir célébré l'Assomption au milieu de ses paroissiens, Michel est parti au volant de sa voiture : il voulait passer à Libreville quelques jours de retraite et de repos.

Toute la vie sacerdotale de Michel, -trente-deux ans-, s'est déroulée~ au Gabon. Comme il a toujours été plein d'humour, il disait qu'il a battu à St-Michel un record qui n'est pas près d'être dépassé. De 1966 à 1987, il y est resté 21 ans. Son apostolat dans ses deux autres paroisses fut plus bref, mais non moins intense ni moins fécond.

Pendant le mois qu'il a passé à Libreville, nous l'avons vu décliner. Malgré plusieurs examens médicaux, il a été difficile de préciser son mal. L'évacuation sanitaire sur la France s'est imposée. Sa maladie alors a rapidement évolué. N'ayant plus aucun espoir de guérison, il a demandé lui-même d'être ramené à Chevilly, pour y mourir en paix, au milieu de ses frères spiritains.
Gérard MOREL
PM 259 01/2000