Le Père Henri LE FLOCH,
1862-1950


Le P. Henri Le Floc'h a sans doute été le spiritain à la fois le plus aimé et le plus âprement discuté. La congrégation lui a rédigé une notice de 28 pages. Nous nous contenterons ici de reproduire la traduction du texte lu en breton, le dimanche 27 février 1950, au prône de la grand messe dans l'église de Plonévez-Porzay, par le curé-doyen, M. le chanoine Jacques 'Momas: " Après la grand'messe sera chanté le Libera pour le R.P. Henri Le Floc'h de la congrégation du Saint-Esprit, né au Caouët en Kerlaz et baptisé dans l'église de Plonévez, il y a 88 ans. Son père, Jean Le Floc'h, l'avocat de Kerlaz, était de Trévigodou, où sont encore ses parents en deux maisons.

Sa grand'mère, Marie-Jeanne L'Helgouarch, était de Kerdeun, où étaient ses parents depuis cinq cents ans, où sa famille est toujours. Il était petit-neveu du Père capucin, Maximin L'Helgouac'h de Kerdeun, prêtre fidèle pendant la révolution, mort de misère dans la prison de Landerneau. Petit-neveu de M. Charles Le Gac, de Lesvren, prêtre fidèle exilé deux fois. Petit-neveu de M. Alain Le Floc'h, de Vorc'h Izella, prêtre fidèle de la paroisse de Plonévez : dans sa jeunesse Kerlaz n'était pas paroisse. A douze mois, il fut guéri par miracle dans la fontaine de sainte Anne, par la foi de Louise Joncour, sa mère.

Très intelligent, le P. Le Floch fut instruit de bonne heure dans les sciences profanes et sacrées. A quarante ans, il fut mis à la tête du Séminaire français à Rome: charge très honorable. Plus de soixante futurs évêques furent instruits là par lui, pour la France surtout, pour d'autres pays aussi.

A la triste époque où la France n'avait plus d'ambassadeur au Vatican, le P. Le Floc'h fit souvent des missions secrètes entre le Pape et le Gouvernement de Paris.

Il y a 28 ans, il envoya à la Palud deux belles reliques de sainte Anne qui sont portées à la procession : un fragment de côte venu de Rome, un os d'un doigt venu de la basilique d'Apt. Le P. Le Floc'h a honoré l'Eglise, sa famille, les paroisses de Plonévez et de Kerlaz, et saint Anne de la Palud. Il y a vingt-deux mois, quand il vint pour la dernière fois au Porzay, où il avait laissé un lambeau de son cœur, il voulut être porté devant l'église paroissiale de Plonévez et devant sainte Anne, la vieille. Il est allé devant Dieu, mardi dernier, au manoir de Barbegal près d Arles, dans le midi de la France, chez de bons amis à lui, et son corps a été enterré vendredi dernier dans la chapelle du manoir, parmi les parents de ses amis. Nous chanterons pour lui le Libera après la grand 'messe.

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