Le Frère Joseph LE GALL
décédé à Langonnet le 6 avril 2011, âgé de 84 ans.
Né : 27/11/27, Milizac (29). Profès : 25/09/57, Piré.
AFFECTATIONS : FRANCE : Chevilly (57-60, triennat). CAMEROUN : Bafia (60-73, école professionnelle). FRANCE : Soins (73-75), Langonnet (75-77), Rue Lhomond (77-78) PARAGUAY : Asuncion et Lima (78-2010) FRANCE : Langonnet (2010-2011).

Joseph est né dans une famille d’agriculteurs, le plus jeune des 4 enfants. Deux d’entre eux deviendront religieux frères : Jean sera Frère de Ploërmel, Joseph ne rentrera qu’à 28 ans chez les Spiritains. Auparavant, il travaillera à la ferme et y montrera déjà tous ses talents dans des domaines différents : réparation des bâtiments, couvreur, ébéniste. Sa vie missionnaire se déroule en deux périodes bien différentes l’une de l’autre.
Après son noviciat et son triennat, il est affecté au diocèse de Bafia au Cameroun où, pendant une douzaine d’années, Joseph réalise un travail remarquable. Très doué pour les constructions, il peut les réaliser entièrement parce qu’il est compétent dans tous les corps de métier. Réservé mais généreux, toujours prêt à rendre service, Joseph a toujours vécu pauvrement. Il a également enseigné au collège professionnel de Lablé : il pouvait ainsi partager ses connaissances.
Il rentre du Cameroun pour des raisons de santé et, après quelques années en France, c’est une nouvelle étape de sa vie missionnaire qui commence au Paraguay en 1978. Il ira d’abord en Espagne pour apprendre l’espagnol. Sa principale préoccupation ne sera plus les constructions mais l’évangélisation.
Au Paraguay, Joseph sera surtout à Lima et ensuite à Asunción. Ce que l’on retient le plus de ses 33 ans au Paraguay c’est son immense sympathie et son amour pour les paysans. Eux aussi l’aimaient. D’origine paysanne, il pouvait discuter avec eux des questions de la terre. Il connaissait de nombreux " campésinos " et leurs familles. Il partageait leurs joies, leurs peines, souffrait de leurs misères. Il insista pour la création d’un service " Justice et Paix " dans les communautés ecclésiales de base. Dès que les paysans s’installaient quelque part, il allait vers eux pour les aider. Quand ils eurent l’autorisation de " coloniser " une terre qui avait appartenu à un propriétaire brésilien exproprié, Joseph les accompagna. Il fit chaque jour à moto des trajets de 50 kilomètres pour les aider, les connaître et leur apprendre à se connaître et pour prier avec eux. Joseph prendra aussi du temps pour étudier la théologie afin de mieux remplir son activité pastorale.
Ses dernières années le mirent à l’épreuve. Atteint dans ses facultés physiques, il dormait beaucoup mais, ne voulant pas être à charge à ses confrères, il se taisait. De retour en France totalement épuisé, Joseph se sent étranger. La misère du peuple pour lequel il s’est sacrifié et avec lequel il s’est enrichi spirituellement ne le motive plus assez fortement pour qu’il reprenne souffle.
Michel Thomas
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