Le Frère Mériadec LE JALLE,
1911-1989


Henri Le Jallé, en religion Frère Mériadec, est né le 25 juillet 1911 à Theix, dans une famille qui comptera dix enfants. Alors que son frère, le P. Léonard, sera prêtre en Angola, Henri, lui, sera Frère missionnaire, et par toute sa vie, contribuera à donner à cette vocation particulière la place qu'elle mérite.

En 1931, il quitte Chevilly pour le Cameroun. Il est affecté par Mgr Vogt à Nden. Le supérieur attendait un maçon, et voilà une forgeron-serrurier ! L'accueil fut glacial. On construisait une église ; le maître d'oeuvre, le F. Romuald, malade, devait être rapatrié : il eut juste le temps de montrer ses projets au jeune arrivant, et de lui confier le chantier, avec une consigne : "Ne jamais se fâcher. Faire les reproches avec le sourire..."

Il avait vingt ans ! Trois ans plus tard l'église était achevée. C'était la première d'une longue liste d'églises et de bâtiments, surgis pendant près d'un demi-siècle, à Sangmélima, Ebolowa, Eséka et autres lieux.

On devine dans le naturel de ses souvenirs ou dans le sourire des témoins une personnalité attachante. On renonce à développer une note du P. Schmitt qui paraît tout dire :

" Voici mes souvenirs sur le Frère Mériadec, l'un de plus humbles et efficaces constructeurs d'églises au Cameroun.

Primo - Caractère jeune, tempérament sans malice se laissant souvent prendre dans les jongleries en paroles et en actes de confrères joyeusement astucieux. Mais ne se fâchant jamais. Humble, modeste, obéissant, se laissant facilement changer de communauté et de chantier. Pieux, aimant se recueillir devant le Maître auquel il construit église et tabernacle. Régulier aux prières de la communauté ; laissant ses confrères prêtres implanter l'Église dans les âmes, lui, implantant l'Église sur le terrain, sans se mettre en avant.

Secondo - Travailleur actif, payant de sa personne, supportant en plein soleil de multiples piqûres de mouches filaires. Il en souffrira toute sa vie.

Tertio - Confrère charmant, simple, accueillant et serviable. Jamais de rancune, mais toujours amical, et reconnaissant pour tout geste fraternel. "

Retiré en 1980 à l'Abbaye, il s'y occupa avec conviction du Musée Africain... et de la coupe de cheveux de ses confrères. La maladie, trop fidèle compagne depuis longtemps, l'arrêta définitivement. Mais le Bon Dieu lui a accordé une fin paisible, le chapelet à la main, le 13 novembre 1989. Il avait 78 ans.

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