Le Père Julien LE LÉAL,
1882-1934


Julien Le Léal naquit à Rangogo en Treffléan, le 3 mai 1882, dans une famille patriarcale qui donna quatre de ses fils à l'Église, deux dans le clergé séculier, et les deux suivants à la congrégation.

Julien fit ses études primaires à Theix et ses études secondaires au petit séminaire de Sainte-Anne d’Auray. Sa vocation missionnaire se dessina dès son jeune âge. Sa philosophie terminée, il entra au noviciat à Orly, et y fit profession le 30 septembre 1903. Après son service militaire, qu'il fit à Vannes, sa santé exigea un long repos toute sa vie il souffrit de l'estomac et de malaises nerveux.

En 1907, il fut envoyé à la Trinité-et-Tobago, petites Antilles proches du Venezuela, comme professeur et surveillant. Il y resta trois ans, et revint àChevilly pour reprendre ses études. Prêtre le 6 mars 1912, il fut envoyé, après sa consécration, à la Martinique, professeur au collège de Fort-deFrance.

Ses très réelles qualités se manifestèrent tout de suite : travailleur infatigable, d'un dévouement à toute épreuve, il fut un professeur excellent, sur qui on pouvait se reposer en toute confiance ; toujours prêt à rendre service, tant à l'intérieur du collège que pour le ministère au dehors, il était toujours là quand on avait besoin de lui. Malheureusement sa santé ne s'améliorait pas. Il rentra en France pour un congé en 1920.

Son second séjour aux Antilles, en Haïti d'abord, puis à la Guadeloupe, ne dura que quatre ans, sa santé se détériorant.

C'est avec joie qu'il reprit ensuite sa place à la Martinique, professeur au collège et organiste à la cathédrale. Il avait toujours tenu les orgues, à Chevilly d'abord, puis à la Trinitad et en Haïti. A Fort-de-France, son talent était unanimement reconnu et admiré. Quand il était à l'orgue, il était réellement transformé : pâle, décharné, les yeux brillants, ses grands cheveux en désordre, c'était le type classique de l'artiste. Il sortait de là exténué, mais il y revenait sans cesse. Il déclarait que c'est là qu'il goûtait les meilleures joies de sa vie.

En 1930, il dut renoncer, et demanda de résider à l'Ajoupa-Bouillon qui se trouvait sans prêtre. L'année suivante, il obtint de revenir en France, espérant une amélioration de sa santé. Il fut heureux de se reposer àLangonnet, mais dès janvier 1934 il dut garder le lit. Muni du viatique et du sacrement des malades, il offrit pieusement sa vie à Dieu le 8 juin 1934. Il avait 52 ans.

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