Le Père René Le Mauguen,
décédé à Langonnet, le 21 janvier 1913, à l’âge de 40 ans.


René Le Mauguen était né à Vannes, le 5 mars 1873. Par la suite, ses parents vinrent habiter le village de Pontchampeau, près du Faouët, et son père fut, pendant une vingtaine d’années, ouvrier à l’abbaye de Langonnet. Mis ainsi en rapport avec nos pères, le jeune René demanda son admission dans la congrégation.

Le 28 septembre 1891, il entre au petit scolasticat de Merville, puis, au mois de février 1894, au grand scolasticat de Chevilly.

Il fait son noviciat à Orly, en 1897-1898. Dès lors, René Le Mauguen s’applique plus que jamais à se pénétrer de l’esprit propre de la congrégation dans laquelle il veut s’engager définitivement. Le 22 septembre 1898, il fait sa profession religieuse à Chevilly et reçoit son obédience pour la mission du Haut-Congo français. Le 15 août 1899 il s’embarque à Bordeaux et, parvenu à Brazzaville, il est désigné pour l’Alima.

La station de Sainte-Radegonde eut à traverser des épreuves multiples. L’un de ses derniers directeurs, le P. Luce, affaibli par un long séjour en Afrique, ne fit que passer. Obligé de rentrer en France, il s’en alla mourir à Bordeaux. C’est le P. Donnadieu qui prend alors la direction de la station. Avec l’aide du F. Meinrad il s’occupe des constructions et parcourt la forêt voisine, à la recherche de bois nécessaire, Le P. Le Mauguen a la charge des enfants et s’occupe d’eux avec un vrai dévouement. En peu de temps, les constructions provisoires sont remplacées par des habitations qui font honneur à l’architecte et excitent l’admiration des Européens de passage. La mission de Sainte-Radegonde est devenue un beau village bien compris. Parallèle à l’Alima, s’élève une chapelle définitive : les chrétiens peuvent venir y prier tout à leur aise.

Le P. Le Mauguen ne resta que trois ans dans l’Alima. En 1902, il passa dans la mission du Congo portugais. Placé à Louali, il fut heureux de se dévouer à la jeunesse du pays. Il était en outre économe de la résidence.

Il y avait sept ans que le P. Le Mauguen travaillait à l’œuvre de Dieu sur la terre africaine. En 1906, il fut autorisé à rentrer en France. L’année suivante, il s’embarquait de nouveau à Lisbonne, pour sa chère mission de Louali. Mais déjà sa santé s’ébranlait et il ressentait les premières atteintes du mal qui devait l’emporter.

En septembre 1908, il quittait sa mission et arrivait à Bordeaux. Il sut s’y rendre utile : la maison de Bordeaux est un poste de ministère actif où les pères acceptent avec reconnaissance le concours des missionnaires de passage.

Quelque temps après, le P. Le Mauguen fut destiné au collège de Braga (Portugal) où il fut nommé professeur. À la suite de la Révolution de Lisbonne, les maisons du Portugal durent être abandonnées, et le personnel fut dirigé sur d’autres champs d’apostolat. Le père fut envoyé à Langonnet. On espérait que sa santé s’améliorerait, mais l’heure de la récompense avait sonné.

Le mardi 21 janvier 1913, il succombe à une crise cardiaque consécutive à l’albuminurie dont il souffrait depuis plusieurs années. Averti que le médecin estimait son état grave, il accepta avec empressement les derniers sacrements. Il fit le sacrifice de sa vie avec générosité, et se prépara dans une parfaite soumission d’esprit à paraître devant Dieu. -
Léonard Allaire - B, t. 5, p. 262.

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