Le Père Jean LE MESTE,
1906-1982


Le Père Jean Le Meste est né à Lorient le 20 avril 1906. En 1925, il entrait au noviciat d'Orly où il fit profession le 8 septembre 1926. Le 4 octobre 193 1, il était ordonné prêtre à Chevilly. l’année suivante, il recevait son obédience pour Saint-Ilan.

Il se disait " sans aptitude spéciale " : et il a enseigné pendant 25 ans, les sciences, les mathématiques et les lettres. Il était de santé fragile, rongé par l'inquiétude et l'angoisse, enclin au pessimisme. Et pourtant ses " dirigés " se souviennent de sa façon positive, encourageante, optimiste et même audacieuse d'envisager les situations. Sa bonté sa largeur de vue, son humour les mettaient en confiance. Il a subi l'influence du Père Libermann. A son école, il a approfondi sa vie spirituelle et devint un conseiller des âmes recherché. C'est alors que ses supérieurs lui demanderont de vivre pleinement ce ministère pendant près de 20 ans. Il fut aumônier, confesseur, directeur spirituel.

Ce fut un prêtre profondément religieux. On sentait la profondeur de sa vie de foi à travers ses paroles. Il savait faire découvrir le Père Libermann aux jeunes, le rendre actuel et attirant. Il insistait sur l'union pratique, lien entre la contemplation et l'action. Étant de santé fragile, il comprenait mieux ceux qui souffraient physiquement ou moralement. Il était accueillant et réconfortant, il trouvait pour chacun et chacune IF " chemin de la paix " .

Il souffrit toute sa vie. Il lutta des années pour ne rien laisser paraître, et en effet, disait-il dans une lettre, "extérieurement rien ne paraît, en réalité tout est brouillé, ça ne fait rien. J'essaie de vivre au jour le jour, en portant sans cesse cette impression d'être au moins deux en moi." Il écrivait la magnifique phrase suivante à une religieuse malade : " Le Seigneur ressuscité n'a pas permis de guérir tous les gens fatigués. Il ne nous refera qu'au jour de notre résurrection. "

Mystère de l'épreuve et de la souffrance, particulièrement ressenti par les personnes actives, dynamiques, sensibles et rayonnantes. Mystère de la semence qui éclate dans la terre pour mourir et ressusciter, ou permettre à d'autres de ressusciter. Il nous a quittés sans bruit, discrètement ; toute sa vie est marquée de ce sceau de la discrétion. Il est décédé à Chevilly, le 15 février 1982, à l'âge de 75 ans.
Père François Nicolas

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