Le Père Joseph LE MOAL,
1913-1960


Fils de Pierre Le Moal et de Marie-Anne Corbel, Joseph-Marie Le Moal naquit à Landeleau, le 27 juillet 1913. Il fit ses études secondaires à Cellule et obtint le baccalauréat-ès-lettres en 1933. Profès à Orly en 1936, il fut ordonné prêtre à Chevilly en 1940.

Arrivé en Guadeloupe le 13 mai 1944, après un séjour au Maroc, le P. Le Moal fut adjoint au P. Salvan pour le service déjà très lourd de St-Jules à Pointe-à-Pitre. Trois ans plus tard, nous le trouvons comme aumônier à l'hôpital général. Il est ensuite curé de Petit-Bourg, vicaire à Trois-Rivières, curé des Abymes, curé de Terre de Haut. Sa santé ne lui permettait jamais de faire un long stage dans un poste quelconque ; très vite la fatigue prenait le dessus, il fallait s'arrêter.

Le professorat lui réussirait-il mieux ? Il avait en tout cas des aptitudes très marquées pour l'enseignement, pour l'histoire en particulier. Il fut professeur au séminaire-collège, d'où il montait volontiers à Gourbeyre pour se retremper dans le ministère paroissial. Ses élèves se rappellent son goût de la recherche, la joie qu'il éprouvait à fourrager dans les vieux documents, l'éclair de ses yeux quand il pouvait servir un détail inédit, la satisfaction qu'il trouvait à brosser un portrait qui ne fut pas banal.

Peut-être cultivait-il un peu trop le paradoxe, l'ironie. N'était-ce pas plutôt une fine malice qui lui sortait d'ailleurs par tous les pores ? Il lui arrivait parfois d'émettre une opinion opposée à celle de son interlocuteur et de la défendre si adroitement qu'il paraissait défendre sa propre cause. Cela permettait en tout cas de se rendre compte de l'étendue de ses lectures dont bénéficiaient ses serinons toujours très personnels.

Avant de quitter la Guadeloupe, victime déjà du mal qui allait l'emporter, il fut quelques mois compagnon du P. Schweitzer à Massabielle et lui rendit de grands services. Il retrouvait aussi Notre Dame qui avait veillé, sur ses premiers pas vers le sacerdoce et dont il avait été le serviteur fidèle à Petit-Bourg, à Trois-Rivières, aux Abymes, à Terre de Haut.

Revenu en France, il est mort le 2 octobre 1960 à la Maison Mère de Paris, d'une hémorragie foudroyante due à un cancer de la gorge. Il n'avait que 47 ans.

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