Frère Martin Lemoine
Décédé à Chevilly-Larue le 10 décembre 2002, à l'âge de 90 ans.
Né : 12/01/12, Mayenne (53). Profès : 09/09/38, Chevilly

AFFECTATIONS :
FRANCE : Maison Mère (38-39, procure) ; 39-45 guerre et captivité ; Maison Mère (45-48, procure) ; Allex (48-85, secrétariat Revue St Joseph) ; Chevilly-Larue ( 85-2002, retraite)


Avant d’entrer chez les spiritains, le Frère Martin fut agriculteur. Mais nous ne savons rien sur l’histoire de sa vocation. Il n’est nulle part question de son papa qu’il avait du perdre très tôt. Il fut fait prisonnier de juin 1940 à mai 1944, en Silésie. A ce titre, il touchera une pension qu’il reversera de son vivant à sa maman.

A part les actes officiels, le Frère Martin laissera peu de trace dans les archives : quatre bafouilles datant, l’une de 1939 alors qu’il est déjà mobilisé ; une autre de 1952 concerne l’aide qu’il veut apporter à sa vieille maman; une troisième de 1971 concerne les « Filles du Sacré Cœur de Marie » de Mayenne. La quatrième, vingt ans plus tard, pour remercier le Père Provincial de ses vœux.

Le Frère Martin ? Un homme que l’on entendait avant de le voir. Chaussé, hiver comme été, d’éternelles galoches (ou sabots ?), on voyait apparaître une blouse grise ou bleue surmontée d’un visage plutôt rubicond, aux yeux bleus derrière ses lunettes, le crâne coiffé d’un béret qu’il ne quittait qu’à la chapelle.

Ses habitudes étaient bien réglées, à la limite de la routine. Pilier du secrétariat de la revue St-Joseph à Allex pendant des années, il était un véritable ordinateur vivant pour tout ce qui concernait les fichiers, les abonnés, la marche habituelle de la revue. Grand pêcheur devant l’Eternel, l’après-midi, quand le temps le permettait, il enfourchait sa bicyclette et partait pêcher dans la Drome, et ne donnait ses prises qu’aux sœurs spiritaines. Il était très au courant de tout ce qui se passait dans le monde, même les scores des matchs de foot.

A Chevilly, trois ans avant son décès, il tombe dans sa chambre et demande alors de monter à l’infirmerie. Là, il s’est préparé avec sérieux au grand passage : ‘le Seigneur a du m’oublier’ disait-il parfois, avec une certaine impatience.

Hors anecdotes, le Frère Martin était un religieux exemplaire, ordonné comme il l’était dans la vie quotidienne, très discret sur lui-même, affable, et sur qui l’on pouvait compter. Il n’a pas fait beaucoup de bruit, mais il a rempli son devoir, jour après jour, là où il devait être. Nous sommes sûrs que St Joseph, sous la protection duquel il a vécu pendant 37 ans, et la Vierge Marie l’ont conduit eux mêmes auprès de leur fils Jésus.
D’après Bernard Paquette et Jacques Blier