Père Etienne LESPINASSE
Décédé à Chevilly le 23 septembre 2001, âgé de 74 ans.

Né : 18/03/27, Caumont (84). Profès : 01/11/45, Mortain. Prêtre : 07/10/51, Chevilly.
AFFECTATIONS : CAMEROUN : Yaoundé (52-70). FRANCE : Allex (70-73)
CAMEROUN: Yaoundé (73-79).
FRANCE : Croix Valmer (81-83) ; Maison Mère (83-86: OPM).
MAURICE : Ministère (86-96).
FRANCE : Maison Mère (96-99 Procure) - Croix Valmer (99-01) - Chevilly (01)


Quand Etienne quitte Allex pour entrer au noviciat, il s’est déjà fait remarqué par quelques traits dominants. Si on le trouve encore léger et superficiel, il saura faire preuve par la suite d’une grande capacité d’analyse et de réflexion, et d’un bon jugement fondés sur une grande intelligence tempérée d’une humilité et d’une simplicité dont il ne se départira jamais. Son affabilité lui ouvre beaucoup de portes et davantage les cœurs. Ce « sans soin » est un homme très apprécié et très demandé. Au Cameroun, on lui confie la direction de L’effort camerounais, alors qu’il prétend ne pas être fait pour le ministère de la plume.

On le demande pour diriger la revue Spiritus, ou encore pour travailler à Pentecôte sur le Monde, puis pour être secrétaire au Généralat à Rome. Car bien qu’il s’en défende, il sait écrire. Mais il refuse, avant d’accepter la rédaction de Solidaires , la revue des Œuvres Pontificales Missionnaires de France. S’il avoue qu’il a toujours « travaillé dans le désordre le plus complet », il déploie beaucoup de savoir-faire.

Méthodique et chaleureux, il soude et dynamise une équipe de journalistes et de secrétaires qui lui est très attachée, peut-être dit-il parce qu’ «il met la vie très loin au-delà de toute structure » et qu’il a toujours conservé intact son « désir et plaisir de servir », laissant apparaître ce qu’il est vraiment, un homme non d’autorité mais de relation : « si j’ai un charisme, c’est celui du contact et du sourire » écrira-t-il un jour avec l’humour joyeux de sa Provence natale. « J’ai peur de la vie de communauté et encore plus des responsabilités » dit-il. Cependant, quand on lui annonce deux confrères pour le soutenir dans son ministère, il se pose la question « est-ce qu’on va faire un club de vieux garçons ou une communauté ? » Quelque temps supérieur à Allex, il exprime le même souci.

Homme de souffrance, Etienne a d’abord eu la poliomyélite. Quelques années plus tard, des problèmes de hanches puis de poumons nécessiteront des séjours à l'hôpital, sans compter d’autres petits problèmes assez vite résolus. Quand en 1999 il quitte la librairie de la rue Lhomond, Etienne sait qu’il ne lui reste plus que ‘le désir de servir’, car ses forces ne lui permettent plus d’en avoir le plaisir. A croire qu’il en est peiné, car il en perd son beau sourire. Dieu le lui a rendu là où l'ancien monde a déjà fait place au nouveau.
Gabriel MYOTTE DUQUET