Le Père Jean LITSCHGI

Décédé à Wolxheim le 17 décembre 2009, âgé de 82 ans
Né : 05/02/27, Mulhouse. Profès : 08/09/47, Cellule; Prêtre : 04/10/53, Chevilly.
AFFECTATIONS : FRANCE : Saverne (54-69) ; Haguenau (69-71). CAMEROUN : Doumé (71-76, petit séminaire) ; Bertoua (77-82, directeur enseignement). FRANCE : Saverne (82-87, supérieur). BELGIQUE : Gentinnes (87-91, supérieur). FRANCE: Wolxheim (91-98, supérieur) ; Saverne (98-2009) ; Wolxheim (2009).

La vie de Jean est une vie très riche, à l'activité débordante, activité qui s'est exercée dans trois domaines privilégiés : l'enseignement, la pastorale, la mémoire spiritaine.
Jean l'enseignant. En 1954, à la fin de sa formation, Jean est nommé professeur à Saverne. C'était encore l'époque des petits séminaires ou écoles apostoliques. Le handicap de Jean (séquelle de la polio contractée dans son enfance) a aussi joué dans cette nomination. Dans les années 50, le missionnaire de brousse ne pouvait être qu'un grand marcheur ! Jean ne se laissera jamais dominer par son handicap : il fera de la moto, puis il conduira une voiture équipée du système Ferlec, le prédécesseur de l'automatique. 27 années consacrées à l'enseignement, soit le 1/3 de sa vie. Clin d'oeil de la Providence que le départ en Afrique, à l'âge de 44 ans ! I1 a été donné à Jean de réaliser le rêve de tout Spiritain : passer les mers ! Que dire de Jean enseignant ? Il était le patron ! Se faire chahuter ou contester par les élèves, aussi peu que ce soit, c'était im-pen-sa-ble ! Jean respirait l'autorité ! Cela n'empêchera pas des relations de confiance qui perdureront.
Une autre forme de mission avait toute sa faveur : la pastorale. Déchargé de classe le jeudi, Jean rayonnait à l'idée d'aller animer des groupes, des jeunes essentiellement. Sa fibre sacerdotale vibrait très fort : camp de jeunes, ministère paroissial, récollections de religieuses, confessions, accompagnement spirituel individuel ou de groupes (équipes Notre-Dame, fraternités spiritaine...)... A travers ce ministère Jean a tissé une multitude de liens très forts avec bien des paroisses et des communautés, avec des familles, avec une foule de jeunes.
La mémoire spiritaine : c'est le 3e domaine dans lequel Jean s'était investi. Il connaissait très bien la vie et les écrits du P. Libermann. Fallait-il une page ou deux sur la doctrine de Libermann, Jean répondait présent. Jean était un amoureux des livres. Avec quel soin et quelle passion ne veillait-il pas sur nos Alsatiques ! Il avait le culte de l'Histoire, rédigeant volontiers des monographies sur tel confrère ou telle période de la vie de nos communautés. Avant l'accident de santé qui l'emportera, il travaillait sur le journal de communauté de Wolxheim.
Jean fut aussi amené à jouer un rôle de conciliateur à Gentinnes, dans la Province de Belgique. Il sera même nommé assistant du Provincial de Belgique.
Le séjour de Jean à Wolxheim aura été de courte durée, un peu plus de 8 mois. C'est en toute lucidité et objectivité qu'il avait assumé son départ de Saverne, son domicile pendant 31 ans. Et c'est dans ces mêmes dispositions qu'il s'est remis entre les mains du Père.
Charles Distel

Page précédente