Le Frère Marie-Luc Llambias,
né le 22 février 1863% et baptisé le 19 avril, à Tlemcen (Oran),
élève à l'orphelinat de Misserghin le 22 mai 1872,
profès de l'Annonciation en 1879, vœux perpétuels en 1889.


Entré dans la congrégation du Saint-Esprit le 15 janvier 1902 à Paris, profès à Chevilly le 2, février 1903.

Il fut employé 24 ans à la procure de la maison mère à Paris, puis 2 ans à Misserghin, un an à Mortain, et termina sa vie à Chevilly, où il est mort le 25 1 février 1943, à l'âge de 80 ans.

Ayant servi longtemps en France, le F. Marie-Luc n'oubliait pas Misserghin ; témoin cette lettre du 25 mai 1930, qu'il écrit de Mortain pour se rappeler au bon souvenir du P. Victor Logié, supérieur de la communauté algérienne :

" Bien cher Père, J'ai bien reçu au début de février votre pli contenant votre intéressante carte, ainsi que les cartes et lettres des chers confrères. Un merci à tous.

" Votre aimable intention de parler à Mgr le T.R. Père à mon sujet n'a pu avoir de suite, puisque Mgr a été empêché de faire le pèlerinage à Carthage puis à Misserghin. Force est d'attendre une autre circonstance.

" Je puis travailler à la pépinière, à la taille de la vigne et des arbres, à la greffe, à gratter les orangers pour faciliter la cueillette. Je puis faire de la forge. Tout cela je l'ai fait jusqu'à l'âge de 22 ans, puis de temps à autre un peu de forge. A Paris, c'est moi qui ai fait les ronds de serviette en zing, puis en cuivre, pour la table des Pères. C'est donc que je suis à même de travailler à la forge, à la mécanique, à la pépinière et faire d'autres travaux de peinture, etc. : toutes choses que je pouvais faire tandis que j'étais chargé de la tannerie. En dehors de ces travaux pénibles évidemment pour mon âge et le manque d'habitude, il y a du travail dans l'entretien et la propreté de la maison. Ma santé va bien maintenant.

" J'ai été très content de recevoir le journal "Echo d'Oran" au sujet de la visite du Président Gaston Doumergue à Oran. J'ai bien reconnu mon frère, décédé, qui était en 1913 huissier à Aïn-El-Arba, et qui figure, assis à côté de Mr Doumergue, alors Juge de Paix du canton, sur la photo représentée à l'Écho d'Oran.

" Je m'occupe un peu à gratter l'herbe autour de la porterie et à l'entrée de la porte : ça me réchauffe et me dégourdit les membres, et je fais la propreté du bureau et de la chambre du P. Dewaste.

" Un bon vieux curé des environs a légué à l'Abbaye tout son riche mobilier et s'est retiré dans un hospice tenu par des religieuses. Le mobilier contenait une auto à deux places, une Citroën. Le Père Leportier a obtenu son permis de conduire et est devenu chauffeur.

"Le Frère Marolles est placé à la nouvelle maison, l'école des Missions, à Ruitz, dans le Pas-de-Calais. Le Frère Augustin nous est arrivé pour la menuiserie. Toutes les santés sont bonnes. Mon meilleur souvenir à toute la communauté. " Tout vôtre en Jésus et Marie. fr. Marie-Luc.

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