Le R.P. Achille MALENFER
Annales du Diocèse de Port-Louis, par Mgr Joseph Mamet 1916 – 1926 ; p. 72
Né le 09 / 03 / 1870 à Escle, dans les Vosges, diocèse de St Dié (88) ; premiers vœux à Grignon, le 09 / 08 / 1901 ; vœux perpétuels à Majunga, le 31 / 08 / 1904 ; diacre à St Dié, le le 30 / 05 / 1896 ; prêtre à St Dié, le 11 / 10 / 1896 ; Il a travaillé à Maurice puis à Rodrigues du 19 / 09 / 1912 à sa mort, survenue à Rodrigues, le 17 / 12 / 1919, à l’âge de 48 ans, après 18 ans de profession
16 Décembre 1919 . Le R.P. Achille Malenfer C.S.Sp. est mort d'urémie, hier soir à 7 heures et demie : un câble du Magistrat de Rodrigues en avise Monseigneur l'Évêque . Le Père n'a pas eu un confrère à ses côtés pour l'administrer; il n'en aura pas non plus pour bénir sa dépouille aujourd'hui: il se trouvait seul dans notre Dépendance depuis plus de deux ans, depuis le départ de son vicaire, le R.P . Kauffmann C.S.Sp., en août 1917 . Il est enlevé à quarante-neuf ans, brusquement ; la semaine dernière le R.P. Rochette de Lempdes C.S.Sp. avait reçu de lui une longue lettre dans laquelle il se disait souffrant d'un peu de rhumatisme, mais sans que son service en soit entravé .
Il était né le 9 mars 1870, à Escles, dans les Vosges. Ordonné le Il octobre 1896 par son Ordinaire, Monseigneur Foucault, Évêque de Saint-Dié, il fut immédiatement nommé vicaire dans la grosse paroisse du Val-d'Ajol . Mais quatre ans plus tard, le 1° août 1900, il entrait chez les Pères du Saint-Esprit . « Appelé depuis mon enfance au salut de la race noire, écrivait-il, des liens de famille que Dieu a su rompre, mais surtout le choix d'une congrégation, ont seuls pu retarder jusqu'à ce jour la réalisation de mes plus ardents désirs ... »
Admis à la profession le 9 août 1901, il partit aussitôt après pour Madagascar . Pendant environ dix-huit mois il exerça le ministère à Majunga, avec la charge spéciale de l'hôpital . En 1903 il s'en alla prendre la direction du poste de Marovoay, en pleine brousse . Cette station venait d'être inaugurée ; il lui incombait de l'organiser, matériellement et spirituellement . Il s'acquitta merveilleusement de sa tâche, fort difficile à tous égards . Quand il se vit désigné pour Maurice il léguait à son successeur une chrétienté en plein essor, dotée de chapelles, de résidences, de terrains défrichés, avec bon nombre de néophytes animés d'un excellent esprit .
Il arriva chez nous le 19 septembre 1912 . Affecté tout de suite à la desserte des chapelles annexes de New-Grove, en décembre 1915 il s'embarquait pour Rodrigues dont il était nommé curé.
Là-bas comme ici, il déploya le même zèle, la même abnégation qu'il avait montrée à Madagascar . Et ses confrères s'accordent à reconnaître que sa vie quotidienne offrait l'exemple d'un religieux fervent, strictement fidèle à la règle .
Sa mort, la sixième qui ait endeuillé le clergé cette année, réduit à 35 le nombre des ecclésiastiques en activité dans le diocèse ; il faut rétrograder jusqu'en 1862 pour rencontrer un total aussi bas !
La situation est telle qu'aucun remplaçant ne peut lui être donné . Pour une période plus ou moins longue, les quelque 6,000 catholiques de Rodrigues devront rester sans prêtre .